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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
136 EDOUARD CHAVANNES. " '•
succéda. Quand il mourut, les gens du pays donnèrent le titre de roi à
Tou -hoen 1).
Au début de la période k'ai-yuen (713--741), (le pays de K'ang)
offrit en tribut des cottes de mailles, des coupes en cristal de roche, des
bouteilles en agate, des oeufs d'autruche, des nains de Yue-no 2) et des
femmes de Itou-siuen ').
Le roi de ce pays, Ou-le-kia (Ghourek) 4), ayant combattu à outrance
contre les Ta-che (Tazi = Arabes) et n'ayant pas été vainqueur, vint de-
mander des soldats; le Fils du Ciel ne les accorda pas. Longtemps après,
il demanda qu'on conférât à son fils Tou-ho le titre de roi de Ts'ao, et à
son fils Me-tch'ouo 5) le titre de roi de Mi (Mâïmargh); un décret impérial
y consentit. A la mort de Ou-le-kia (Ghourek), (l'empereur) envoya un am-
bassadeur donner à Tou-ho le titre de «roi qui respecte la transformation»,
et à sa mère la Katoun le titre de Kiun- fou jen 6).
(Le royaume de) Ngan est appelé aussi Pou-ho (Boukhârâ)'), ou Pou-ho;
c'est le pays qu'on appelait Nieou-mi sous les Yuen Wei. Vers le nord-est,
on arrive au Ngan oriental (Kharghân); vers le sud-ouest, à Pi 8); ces lieux
Ce Tou-hoen * doit être Tarkhôn, roi de Soghd, qui fut le prédécesseur de
Ghourek (cf. Tabarî, trad. Z o t e n b erg, tome IV, p. 173).
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ej 1c. Ces femmes étaient vraisemblablement des danseuses, comme le
montre l'expression j ) r qu'on trouve plus loin dans la notice sur le pays
de Kiu-nzi
Le Kieou T'ang chou écrit Ou-le P- ; mais la transcription Ou-le-kia est plus
correcte puis qu'il faut y voir, comme l'a établi Marquart (Die Chronologie der alttúrkischen Inschriften, p. 36), Ghourek, roi de Samarkand (cf. Tabarl persan, trad. Z o t e n b e r g, tome IV, p. 177 et nsuiv.).
IK ; ce nom doit être d'origine turque, car il est aussi celui du kagan des
Tou-kiue septentrionaux que R a d l o f f identifie avec Kapagan kagan (cf. p. 41, n. 8).
Le Tch'e fou yuen koei (ap. Pien i tien, chap. XLVII) cite des ambassades de K'ang en 717, 724, 726, 727, 740, 744, 750, 751, 754, 755 et 772. L'ambassade de 724 fut envoyée par Ou-le 6. VI(= Ghourek). Celle de 750 fut envoyée par son fils Tou - hop ej qui lui avait succédé sur le trô e de Samarkand; en cette occasion l'ambassadeur fut un haut
dignitaire nommé Mo-ye-men ` p9
Boukhârâ est cité sous le nom de Buqaraq dans l'inscription turque de Kul tegiu (cf. T h o m s e n, Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées, p. 165, n. 64). — Le Pei che (chap. XCVII, p. 12 r°) dit, à propos de cette principauté: «Le royaume de NganA'.est le royaume de
Ngan-si I de l'époque des Han. Le roi a pour nom de famille Tchao-ou jp 0;
il est du même clan que le roi du royaume de K'ang 14i; ; son surnom est Cho-li p Ji
(le Soei chou, chap. LXXXIII, p. 4 v°, écrit Cho-li-teng JJ 4. il a épousé une fille
du roi du royaume de K'ang. Il a sa capitale au sud de la rivière Na-mi (Zarafschan)». Ce Cho-li ou Cho-li-teng régnait vraisemblablement en 609, date à laquelle le pays de Ngan envoya une ambassade à la cour de Chine.
Pi è était une principauté d'un millier de familles qui se trouvait à une centaine
de li à l'ouest de Ngan (Boukhârâ); cf. Pei che, chap. XCVII, p. 12 r°.
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