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0154 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 154 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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144   EDOUARD CHAVANNFS.

longue de mille li; il s'y trouve plusieurs myriades de soldats Tou-kiue appartenant à différentes familles; les laboureurs sont tous revêtus de cui-

rasses; ils s'enlèvent les uns les autres pour se réduire en esclavage. A

l'ouest, (cette région) se rattache h la ville de Ta-lo-se (Talas). Che (Tachkend) y détache constamment des soldats pour y tenir garnison. A partir

de là, on arrive à la mer d'occident. Depuis le troisième jusqu'au neuvième mois, il ne pleut habituellement pas; les habitants irriguent leurs champs avec de la neige et de la glace.

A plus de mille li au sud-est de Che (Tachkend) est le pays de Pou-han 1). Il est entouré de montagnes des quatre côtés; le sol y est fertile; il y a là beaucoup de chevaux et de moutons. A mille li à l'ouest, on arrive à Tou - li - che - na 2). A l'est, (le pays de Pou-han) est voisin de la rivière Che-che; cette rivière sort des plateaux septentrionaux des Ts'ong-ling; sa couleur est trouble ; elle coule vers le nord-ouest. On entre dans un grand désert où il n'y a ni eau ni herbages; c'est en regardant au loin de hautes montagnes et en recherchant les charognes abandonnées (sur la route) qu'on sait la direction qu'il faut suivre. A cinq cents li de là, c'est le pays de K'ang (Samarkand),

Le pays de Mi est appelé aussi Mi-mo ou Mi-mo-kia (Mâïmargh) 3); vers le nord, à cent li de distance, se trouve K'ang (Samarkand). Le roi a pour capitale la ville de Po-si-to. Pendant la période yong-lioei (650-655), il fut battu par les Ta-che (Tazi = Arabes). La troisième année bien-k'ing (658), ce pays fut érigé en arrondissement de Nan-mi et on donna le titre de préfet à son prince, Tchao-ou K'ai-tchouo. A partir de ce moment, (ce

  1. On pourrait être tenté d'identifier le pays de Pou-han te el avec le Ferghânah, si le Ferghânah n'était pas plus loin l'objet d'une notice particulière sous le nom de royaume de f1 ing-yuen; en outre, le Pei che (chap. XCVII, p. 12 v0) nous apprend que le Ferghânah

if est à cinq cents li au sud-est de Che (Tachkend) et à cinq cents li à l'Est de Soutoei-cha-na (Soutrouchana = Oura-tjube); ici, au contraire, la distance est de mille li dans ces deux directions entre Pou-han et ces deux mêmes villes. Malgré ces difficultés, je crois qu'il faut considérer le nom du pays de Pou-han comme étant la transcription du mot Ferghânah et je le placerais, sinon au centre même du Ferghânah, du moins dans la partie la plus orientale de ce territoire.

  1. Tou-li-che-na   g   a doit être une abréviation fautive du nom de la ville

de Satrouchana (Oura - tjube ), que Hiuen - tsang transcrit Sou- tou - li - che - na   WIS

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  1. Mi a été identifié avec Mâïmargh par Abel Rémusat. Vivien de Saint-Martin (Mémoires de Hiuen-tsang, trad. Julien, tome II, p. 280) a contesté cette opinion parce qu'il croyait trouver dans un texte du Si yu ki (trad. Julien, tome I, p. 19, n. 2) la preuve que le pays de Mi était au nord-ouest de Samarkand, tandis que Mâïmargh est au sud-ouest de cette ville. Mais on voit, par le texte même que nous traduisons, que le pays de Mi était en réalité à cent li au sud de Samarkand; l'identification de cette principauté avec le Mâïmargh des Arabes s'impose donc.