National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0162 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 162 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000256
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

 

152   EDOUARD CHAVANNES.

prisonniers le roi du petit Pou-lu et sa femme 1). Par décret impérial, le

nom de son royaume fut changé en celui de Koei-jen; on y établit le ter-

1) La biographie de Kao Sien-tclie (Kieou T'ang chou (chap. CIV, p. 1 r° et suiv.; cf. T'ang chou, chap. CXXXV, p. 4 r° et suiv.), général d'origine coréenne au service de la Chine,

nous donne des renseignements intéressants sur ces événements: «A la fin de la période k'aiyuen (713-741), (Kao Sien-tche) fut nommé Protecteur en second du Ngan-si (Koutcha) et envoyé chargé d'administrer l'armée et la cavalerie des Quatre garnisons (Karachar, Koutcha, Kachgar, Khoten). Le roi du royaume du petit Pou-lu fut gagné par les T'ou-po (Tibétains) qui lui donnèrent en mariage une de leurs infantes; plus de vingt royaumes du nord-ouest furent tous mis sous les ordres des T'ou-po (Tibétains); leur tribut et leurs offrandes ne parvinrent plus (à la cour de Chine). A la suite de cela, les tsie-tou-che T'ien Jen-wan et Kai Kia-yun, en même temps que (Fou-mong) Ling-tch'a, les attaquèrent à plusieurs reprises, mais sans être vainqueurs. Hiuen-tsong ordonna spécialement a) à (Kao) Sien-tche d'aller les combattre en se mettant à la tête de dix mille cavaliers et fantassins avec le titre de tsie-tou-che directeur des camps. A cette époque, les fantassins avaient tous des chevaux à titre privé. Partant de Ngan-si (Koutcha), (Kao Sien-tche) marcha pendant quinze jours et arriva à la ville de Pohoan (Yaka-aryk; cf. p. 8, lignes 31 et suiv.). Dix jours plus tard, il arriva à Yo-che-té b); dix

jours plus tard, il arriva à Sou-le (Kachgar); plus de vingt jours plus tard, il arriva au poste

militaire de Ts'ong-ling (Tach-kourgane); après plus de vingt autres jours de marche, il arriva dans la ville de Po-mi (Pamir); plus de vingt jours après, il arriva dans la vallée de T'o-leman, qui n'est autre (lue le royaume des cinq Che-ni (Chignân). (Kao) Sien-tche divisa alors ses troupes en trois armées; il chargea le commissaire du poste militaire de Sou-le (Vachgar), Tcha.o Tch'ong-pin C), de prendre le commandement de trois mille cavaliers, de se rendre à la forteresse tibétaine de Lien-yun et de faire son entrée par Pei-kou (la gorge du nord); il chargea le commissaire (lu poste militaire de Po-koan (Yaka-aryk), Kia Tch'ong-koan, de faire son entrée en passant par le chemin de Tch'e fo-t'ang (la salle du Bouddha rouge); (Kao) Sien-tche et le commissaire impérial Pien Ling-tch'eng firent leur entrée en passant par le royaume de Hou-mi (Wakhân). Ils avaient convenu d'opérer leur jonction le treizième jour du septième mois entre sept heures et neuf heures du matin à la forteresse tibétaine de Lien-yun; dans cette forteresse il y avait mille soldats; en outre, à quinze li au sud du rempart, on avait profité des montagnes pour élever des palissades derrière lesquelles il y avait huit à neuf mille soldats; au pied du rempart coulait la rivière de la vallée P'o-le d) qui était grosse et qu'on ne pouvait traverser. (Sao) Sien-tche offrit à la rivière un sacrifice de trois victimes °); il ordonna à ses capitaines de choisir leurs meilleurs soldats et leurs meilleurs chevaux; chaque homme emporta pour trois jours de nourriture sèche; le matin on se réunit sur le bord de la rivière;

comme les eaux étaient difficiles   traverser, officiers et soldats pensaient tous que l'entreprise
était insensée; mais, quand on fut arrivé (sur l'autre rive), ni les hommes n'avaient mouillé leurs étendards, ni les chevaux n'avaient mouillé leurs tapis de selle. Après que les troupes eurent traversé et eurent formé les rangs, (Kao) Sien-tche, tout joyeux, dit à (Pien) Ling-

tch'cng: «Il y a un moment, quand nous étions au milieu du passage, si les ennemis étaient venus, les nôtres étaient battus. Maintenant que nous avons traversé et que nous avons formé

les rangs, c'est la preuve que le Ciel nous livre nos ennemis». Il monta aussitôt sur la montagne et provoqua le combat qui dura depuis l'heure tch'en jusqu'à l'heure sef); il fit essuyer une grande défaite (aux barbares), qui lorsque vint la nuit, s'enfuirent; il les poursuivit, tua cinq mille hommes et fit mille prisonniers; tous les autres se dispersèrent; il prit plus de mille chevaux, des approvisionnements de guerre et des armes en nombre incalculable. Hiuen-tsong avait envoyé (avec Kao Sien-tche) le devin flan Li-ping pour tirer l'horoscope des

jours g); il eut peur et ne voulut pas aller plus loin; Pien Ling-tch'eng, lui aussi, eut peur.

(Kao) Sien-tche laissa donc (Pien) Ling-tch'eng et d'autres, avec plus de trois mille hommes épuisés, malades ou faibles, pour garder cette ville (à savoir la forteresse de Lien-yun). — (Kao) Sien-tche poursuivit sa route; au bout de trois jours il arriva aux monts T'an-kiu; il y avait là des précipices de plus de quarante li en droite ligne jusqu'en bas h'). (Kao) Sien-tche exprima cette conjecture: «Si les barbares (Hou) de A-nou-yue viennent promptement à notre

s

~

ï

~