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0163 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 163 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX.   15 3

ritoire militaire de Koei jen et on enrôla mille hommes pour y tenir gar-

nison. L'empereur grâcia Sou-che-li-tche et ne le fit pas périr; il lui conféra

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rencontre, ce sera la preuve qu'ils sont animés de bonnes dispositions». Craignant d'ailleurs que ses soldats ne voulussent pas faire la descente, il envoya en avant une vingtaine de cava-

liera en les chargeant de se revêtir, par feinte, d'habits de barbares de la ville d'A-nou-yue et

de venir à la rencontre (de l'armée) au sommet de la montagne. Quand les soldats furent arrivés sur la montagne T'an-kiu, ils refusèrent en effet de faire la descente, disant: «Dans

quels lieux le commissaire en chef prétend-il que nous allions?» Avant qu'ils eussent fini de

parler, les vingt hommes qui avaient été envoyés en avant vinrent à leur rencontre, disant'): «Les barbares de la ville d'A-nou-yue sont tous bien disposés et s'empressent à votre rencontre;

la destruction du pont de rotin sur la rivière So-i est terminée i)». (Kao) Sicn-tche affecta d'être

joyeux; à l'ordre qu'il donna, toutes les troupes opérèrent leur descente. — La rivière So-i n'est autre que la «Rivière faible (jo choei)» de l'antiquité k); elle ne peut porter ni une herbe,

ni une graine de sénevé, ni une plume, ni un cheveu. — Trois jours après qu'on fut descendu de la montagne, les barbares (Hou) de (A-nou-) yue vinrent effectivement à la rencontre (de l'armée). Le lendemain, on arriva à la ville de A-nou-yue. Ce jour-même, (Kao Sien-tche) ordonna aux généraux Si Yuen-k'ing et Ho-leou Y u joen d'aller en avant préparer les ponts et les chemins; le lendemain, (Kao) Sien-tche fit avancer son armée. Il avait en outre donné l'ordre à (Si) Yuen-k'ing de se porter en avant avec mille cavaliers et d'aller dire au roi du petit Pou-lu: «Nous ne prendrons pas votre ville 1) et nous ne détruirons pas non plus vos ponts; nous voulons seulement emprunter votre chemin pour nous rendre dans le grand Pou-lu». Dans la ville il y avait cinq ou six hauts dignitaires qui étaient tous dévoués aux T'ou-po (Tibétains); (Kao) Sien-tche avait convenu d'avance avec (Si) Yuen-k'ing de la conduite que celui-ci devrait tenir, lui disant: «Quand l'armée arrivera, les chefs et le peuple s'enfuiront certainement dans les gorges des montagnes; rappelez-les auprès de vous en les attirant par un édit impérial qui ordonne de leur donner des soieries et divers présents; quand les chefs seront venus, chargez-les tous de liens et attendez-moi». Quand (Si) Yuen-k'ing fut arrivé, il se conforma de tous points aux instructions de (Kao) Sien-tche et chargea de liens les divers chefs; le roi et la princesse sa femme s'enfuirent dans une caverne et on ne put les trouver. (Kao) Sien-tche étant survenu, il décapita les cinq ou six hommes qui étaient du parti des T'ou-po (Tibétains); il ordonna en toute hâte à (Si) Yuen-k'ing de détruire le pont de rotin qui se trouvait à une soixantaine de li de (la capitale du) Pou-lu; vers le soir, quand il venait à peine d'être détruit, de l'infanterie et de la cavalerie tibétaines arrivèrent en grand nombre, mais il était trop tard pour qu'elles pussent atteindre leur but; ce pont de rotin avait la largeur d'un chemin de tir à l'arc m); le construire avait été l'affaire d'une année entière; le Pou-lu s'était autrefois laissé tromper par les Tibétains qui avaient emprunté sa route et c'est alors qu'on avait fait ce pont. Après cela, (Kao) Sien-tche invita sans violence par ses exhortations (le roi de) Pou-lu et la princesse sa femme à sortir (de leur cachette) et à faire leur soumission; il pacifia tout ce royaume. La sixième année t'ien-pao (747), le huitième mois, (Kao) Sien-tche, emmenant prisonniers le roi de Pou-lu et la princesse sa femme, opéra sa retraite par le chemin de Tch'e-fo-t'ang (le chemin de la salle du Bouddha rouge). Le neuvième mois, il parvint de nouveau à la forteresse Lien-yun dans la vallée de Po-le, et se retrouva avec Pien Ling-

tch'eng et les siens n). A la fin de ce mois, il revint dans la vallée de Po-mi (Pamir). Il ordonna à Lieou Tan de rédiger une lettre annonçant sa victoire et il envoya le tchong-che-p'an-

koan Wang Ting fang annoncer sa victoire....» — Trois années plus tard, en 750, nous retrouvons Kao Sien-tche mêlé aux affaires du pays de Kie-che, voisin du Pou-lu (cf. plus loin les Extraits du Tch'e fou yuen koei, à la date de 749) et aux affaires du pays de Che (Tachkend); cf. p. 142, n. 2.

  1. La sixième année t'ien-pao (747), dit le T'ang chou.

  2. Cette localité, se trouvant à mi-distance entre Yaka-arÿk et Kachgar, doit correspondre au bourg actuel de Maralbachi, sur la rivière de Kachgar.

C). T'ang chou: Tchao Tch'ong-ts'e.

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