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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX. 15 9
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pao (742-755), (les Hephthalites) envoyèrent (une ambassade) rendre
hommage et apporter tribut 1).
Kiu-lan (Kourân) 2) est aussi appelé Kiu-lo-nou, ou encore K'iu-lang-
na. (Ce pays) touche au T'ou-ho-/ou (Tokharestan); il a trois mille li de
tour. Au sud sont de grandes montagnes neigeuses (Hindou-kouch); au nord
se trouve la rivière Kiu-lou. Il produit du kin-tsing (lapis-lazuli?) qu'on
recueille en taillant des pierres. La vingtième année tcheng-koan (646),
le roi de ce pays, Hou-t'i-p'o, envoya un ambassadeur qui vint offrir une
lettre; la teneur en était analogue aux paroles bouddhiques.
(Le pays de) Kie 3) se trouve au milieu des Ts'ong-ling; à l'ouest et
au sud, il est borné par (le pays de) Che-mi 4); au nord-ouest sont les I-ta
(Hephthalites). Il est à douze mille li de la capitale. Le climat y est tou-
jours chaud; on y trouve du riz, du blé, du millet, des haricots; on y élève
des moutons et des chevaux. On a la coutume, lorsqu'un homme meurt, de
l'abandonner dans la montagne. La deuxième année ou-té (619), (ce pays)
envoya une ambassade offrir des ceintures précieuses et des coupes en verre
et en cristal de roche.
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Les textes relatifs aux Hephthalites qu'on trouve dans les histoires canoniques antérieures à l'histoire des T'ang ont été publiés et discutés par S p e c h t (Études sur l'Asie Centrale, Journal asiatique, Oct.-Déc. 1883, pp. 317-350), qui a reproduit, pour la plupart d'entre eux, d'anciennes traductions de Stanislas Julien. On peut y joindre la notice sur les Hephthalites qui fait partie de la relation de voyage (516-522 ap. J.-C.) de Song Yun (trad. Beal, Travels of Buddhist Pilgrims, p. 184-186).
Ce qui concerne les relations des Hephthalites avec les Tou-kiue se réduit à peu de chose. Le Pei che (chap. XCVII, p. 11 r°) rappelle que la puissance des Hephthalites fut brisée par les Tou-kiue à une date postérieure à l'année 558. Quant au Soei chou (chap. LXXXIII, p. 6 v°), il donne le renseignement suivant, malheureusement sans aucune indication de date: «Auparavant, ce royaume ayant été troublé, les Tou-kiue envoyèrent le t'ong chad Tse-k'i
prendre de force le commandement de ce royaume». a rt,
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Kourân est encore aujourd'hui le nom d'un district sur le haut cours de la rivière Kokcha; Wood y a visité des mines de lapis-lazuli (J. Wood, a journey to the source of the
river Oxus, édition de 1872, p. 169). I1 est probable que le kin-tsing V, dont il est
question quelques lignes plus bas dans la présente notice, n'est autre que le lapis-lazuli.
J'inclinerais à voir dans ce nom de Kie 4,Jj l'abréviation du nom du pays qui est
appelé Kie-che pj dans le Tse tche t'ong kien (année 749, onzième mois), Kie-choai
fui dans le Tch'e fou yuen Icoei (voyez plus loin les Extraits de cette encyclopédie à la
date de 749) et enfin Kie-che ojJ dans le T'ang chou (cf. plus haut, p. 158, ligne 5).
Le pays de Che-mi aJ x est mentionné dans la relation de Song Yun; Beal
(Records of Buddhist countries,;pL. 189), l'identifie hypothétiquement avec le Cachemire, ce qui
est une opinion insoutenable. Le Che-mi se trouvait au sud du Po-tche (le texte de
Song Yun donne ici par erreur la leçon Po-se (Perse) ~JXjtJf, ce qui a été l'origine de
bien des confusions) et au nord du Ou - tch'ang j (Oudyîina); le Po-tche était
lui-même au sud-ouest du Po-ho # (Wakhân) (cf. Pei che, chap. XCVII, p. 11 r°). Le
Che-mi doit donc correspondre au Tchitrâl.
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