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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
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164 EDOUARD CHAVANNES.
(Le pays de) Kiu-mi 1) a le centre de son gouvernement au milieu des
montagnes; il est au nord-est du T'ou-ho-lo (Tokharestan); au sud, il est
voisin de la rivière noire (Hei ho); le roi est de la race des Tou-kiue
Yen-Co (les Turcs Tardouch?). La seizième année tcheng-koan (642), il
envoya une ambassade qui vint rendre hommage à la cour. Pendant la
période k'ai-yuen (713-741) il offrit des danseuses de Hou-siuen. Le roi
Na - lo -yen (Nârâyana ?) se plaignit fort de ce qu'il était cruellement taxé
par les Ta - che (Tazi = Arabes) 2). Le Fils du Ciel se contenta de ren-
voyer (l'ambassadeur) avec de bonnes paroles. Pendant la période tien pao
(742-755), le roi I-si-lan se-kin 3) offrit encore des chevaux.
(Le pays de) Hou-mi 4) est, aussi appelé Ta-mo-si-Cie-ti 5), ou encore
Ho-k'an 6); c'est le pays qu'on appelait Po-ho') sous les Yuen Wei. Il fait
aussi partie de l'ancien territoire du T'ou-ho-lo (Tokharestan). Dans la
direction du sud-est, il est à plus de neuf mille li en droite ligne de la
capitale; il a mille six cents li de l'est à l'ouest; du nord au sud, il est
resserré et n'a que quatre à cinq li. Le roi réside clans la ville de Han-kia-
f
Le pays de Kiu-mi, le Kiu-mi-t'o Ill a rit de Hiuen-tsang, a été depuis longtemps rapproché de la Vallis Comedorum des géographes de l'antiquité classique. Mais où se trouvait la ranis Comedorum ? N. S é v e r t z o w l'identifie avec la vallée de Sourkhab, dans le Karatégin et cette opinion est appuyée de si fortes raisons qu'elle paraît devoir être universellement acceptée (cf. N. S é v e r t s o w, Les anciens itinéraires à travers le Pamir, Bulletin de la société de géographie, 3° trimestre de 1890, p. 420-431; les autres hypothèses contenues dans cet article sont en général fort contestables).
Cette requête parvint en Chine en l'année 719; on en trouvera le texte plus loin (Voyez les Extraits du Tch'e fou yuen koei, à la date de 719).
Se-kin ' est un titre turc. Cf. T'ang chou, chap. CCXV, a, p. 3 r°: «Ceux
qui dans des tribus détachées ont le commandement militaire appelés chad Ni; les fils
et les frères cadets (du kagan) sont appelés tegin j; les principaux dignitaires sont
appelés jabgou , kul-tchour
i~
, a-po I+r1 `~~ , se-li-fa *I 0,
toudoun rti T se-kin ' fi-, yen-hong-ta ~ , hie-li-fa ßi1
tarkan -f»,
L'identification déjà ancienne du Hou-mi avec le Wakhân a été dernièrement confirmée par les recherches de Marquart (Erânsahr, p. 223-225).
Dans ce nom, Marquart (loc. cit.) propose de voir un nom iranien Dar-i Mastit = la porte de Mastit (Mastoudj), parce que le Wakhân était sur le chemin qu'on prenait pour se rendre à Mastoudj dans le haut Tchitrâl.
a fim. Le Si yu ki de Hiuen-tsang (chap. XII, p. 62 r° de l'édition du Tripitaka
Tupi.
Ce nom de Po-ho ,` se retrouve en effet dans la relation de voyage de
Song Yun et dans le Pei che. Il est le nom de l'arrondissement qui fut établi en 661 par les Chinois dans le Gouvernement de Niao fei, qui n'est autre que le royaume de Wakhân (cf. p. 71, ligne 27 de la note initiale). Les caractères Po-ho sont d'ailleurs vraisemblablement la transcription même du mot Wakhân.
japonais) donne la leçon Tchen-Pan
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