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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX. 175
Hie-li (kagan) fit souvent la guerre; (A-che-na) Cho-eul lui adressa
des représentations qui ne furent pas écoutées. La première année tcheng-
koan (627), les T'ie-le (Tölös), les Hoei-ho (Ouigours) et les Sie-yen-Co (Syr-
Tardouch) se révoltèrent tous et battirent Yu-kou-chad près de la montagne
Ma-lie. A-che-na Cho-eul aida (Yu-kou-chad) à les combattre, mais il ne
fut pas victorieux.
L'année suivante (628), se mettant à la tête de ce qui restait de son
peuple, il se tint sur ses gardes dans la ville de K'o-han- feou-t'ou (Kagan-
stoûpa)1). Sur ces entrefaites, Hie-li (kagan) anéantit les Tou-kiue occiden-
taux et en outre T'ong Che-hou ® mourut 2). Hi-li-pi tou-lou kagan g et Ni-
chou se disputèrent le trône 3). (A-crie-na) Cho-eul mena ses soldats les atta-
quer par surprise et s'empara de la moitié de leurs états; il commanda à un
peuple de plus de cent mille hommes et se donna le titre de Tou pou kagan.
Il dit (aux chefs de) ses tribus : «Autrefois, ceux qui se sont révoltés
et qui ont détruit mon royaume, ce sont les Yen-Co (Tardouch). Maintenant
je suis maître du pays occidental; mais, si je ne souanets pas les Yen-Co
(Tardouch), ce sera, de ma part, oublier le kagan mon père et manquer de
piété filiale. Si mon entreprise ne réussit pas 4), je ne redouterai pas de
mourir». Les chefs lui dirent tous: «Nous venons de nous emparer du pays
occidental; il nous faut y rester pour le gouverner et nous l'assurer; si
maintenant nous l'abandonnons aussitôt pour aller au loin combattre les
Yen-Co (Tardouch), avant que nous ayons pu nous emparer des Yen-t'o
(Tardouch), les fils et petit-fils des che-hou (jabgou) reprendront notre
royaume». (A-che-na) Cho-eul ne suivit pas leur avis; il emmena cinquante
mille cavaliers pour punir les Yen-Co (Tardouch) au nord du désert pier-
reux; il se battit constamment pendant cent jours 5); ses soldats souffrirent
de la longueur de cette campagne et se dispersèrent peu à peu. Les Yen-Co
(Tardouch) l'attaquèrent alors avec toutes leurs forces et lui firent essuyer
une grande défaite. Il alla se réfugier à Kao-tch'ang (près de Tourfan). Il
Nous avons vu (p. 12, ligne 4) que Kagan-stoûpa était un autre nom de la ville qu'on appelle aussi Pei-t'ing ou Bichbalik, et qui devait se trouver dans le voisinage de Goutchen.
En 630. Cf. p. 95, n. 1.
I1 doit y avoir ici une erreur, puisque Ni-chou et Hi-li-pí tou-lou kagan sont un seul et même personnage. Il faut sans doute lire: «Hi-li-pi tou-lou kagan et Se Che-hou kagan se disputèrent le t-rôône». Cf. p. 26-27.
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Le Kieou T'ang chou (chap. CIX, p. 1 v°) ajoute ici la phrase: «Il arriva alors que notre ambassadeur Lieou Chan-yn mit sur le trône T'ong-ngo chad avec le titre de Tie-li-che kagan C)». Ceci devait se passer en 634 ou 635. — Ainsi, l'appui qui fut donné par les Chinois à Tie-li-che kagan, qui appartenait à la famille princière des Tou-kiue occidentaux, fut une des causes qui permirent aux Tou-loue occidentaux de reprendre les territoires dont ils avaient été dépouillés par A-che-na Cho-eul.
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