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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
184 EDOUARD CHAVANNES.
Pendant la période chen-long (705-706), (Kouo Yuen-tchen) fut
promu aux grades de général des gardes vaillants de gauche et en même
temps de grand Protecteur imspecteur du Ngan-si (Koutcha). En ce temps,
les tribus d'un chef des Tou-kiue occidentaux nommé Ou-tche-le 1) étaient
devenues puissantes et prospères; elles heurtaient à la barrière (de l'em-
pire) pour demander à entrer en rapports pacifiques (avec la Chine). (Kouo)
Yuen-tchen se rendit dans le campement (de Ou-tche-le) et y conféra sur les
affaires militaires; en ce moment, il tombait beaucoup de neige; (Kouo)
Yuen-tchen, debout devant la tente, discutait avec Ou-tche-le; au bout de
quelque temps, la neige devint épaisse et le vent glacial, mais (Kouo) Yuen-
tchen ne quittait point la place; Ou-tche-le, qui était vieux, ne put triompher
de la rigueur du froid; quand l'entrevue fut terminée, il mourut. Son fils,
Souo-ko, pensant que (Kouo) Yuen-tchen avait fait exprès de tuer son père,
projeta de mettre ses troupes sous les armes et de l'attaquer; le sous-com-
missaire et yu - che - thong - tch' eng Kie Wan connut ce projet et exhorta
(Kouo) Yuen-tchen à s'esquiver pendant la nuit. (Kouo) Yuen-tchen dit:
«Je me suis comporté envers les autres avec sincérité et bonne foi; pour-
quoi serais-je soupçonné et aurais-je lieu de craindre? D'ailleurs, je suis à
la cour des barbares, tout au fond de leur pays; où pourrais-je aller pour
m'enfuir?» Il se coucha donc paisiblement dans sa tente; le lendemain, il
se rendit en personne dans la tente du (chef) barbare et se lamenta sur le
mort en témoignant beaucoup d'affliction; il accomplit les rites des con-
doléances et des présents funéraires. Souo-ko fut touché de sa correction
et reprit de bons rapports avec (Kouo) Yuen-tchen; à la suite de cela, il
envoya un ambassadeur présenter cinquante chevaux et des produits de son
pays. Un décret impérial nomma (Kouo Yuen-tchen) grand administrateur
général dirigeant l'armée dans le district de Kin-chan.
Auparavant, Souo-ko n'avait pas été en bonne harmonie avec A-che-
na k'iue tch'ouo (kul tchour) Tchong-tsie å); ils s'étaient à plusieurs reprises
attaqués l'un l'autre et pillés; les soldats de K'iue tch'ouo (kid tchour)
étant en petit nombre et faibles, ils devinrent graduellement incapables de
soutenir la lutte. (Kouo Yuen-tchen) adressa un rapport au trône pour de-
mander à presser K'iue-tch'ouo (kul tchour) d'entrer dans les gardes du
corps à la cour et de transporter ses hordes dans les arrondissements de
Koa et de Caa où on les installerait; un décret impérial approuva cette
Cf. p. 79.
Sur les différends de Souo-1 o et d'A-che-na Tchong-tsie, cf. p. 43-44. —. Cet A-chena Tchong-tsie est sans doute le chef de ce nom qui, en 692, s'était uni au général chinois Wang Hiao-kie pour combattre les Tibétains et le soi-disant kagan des Tou-kiue occidentaux A-che-na T'oei-tse (cf. p. 77, n. 1, et p. 179, lignes 24-28 de la note 1).
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