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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
200 EDOUARD CHAVANNES.
chinois 1), que vous donniez la paix à votre peuple et la sécurité à votre
royaume et que cette félicité s'étende jusqu'à vos descendants. Allez et
respectez cela 2). Vous commencerez par recevoir ce brevet officiel et vous
respecterez l'investiture que je vous fais la faveur de vous donner. Com-
ment pourriez-vous n'être pas attentif»?
(Chapitre 999, p. 14 v°).
La sixième année k'ai-yuen (718), le onzième mois, le jour ting-wei,
A-che tegin Pou-lo 3) adressa une plainte à l'empereur en ces termes : «Mon
frère aîné 4), le jabgou du T'ou-ho-lo (Tokharestan), a sous ses ordres un
ensemble de deux cent douze rois de divers royaumes, gouverneurs et
préfets. Le roi du royaume de Sie-yu (Zâboulistân) commande à deux cent
mille soldats et cavaliers; le roi du royaume de Ki pin (Kapiça) commande
à deux cent mille soldats et cavaliers; le roi du royaume de Kou-t'ou
(Khottal), le roi du royaume de Che-han-na (Kourân) 5), le roi du royaume
de Kie-sou (Schoûmân) s), le roi du -royaume de Che-ni (Chiglinân), le roi
du royaume de I-ta (Hephthalites) 7), le roi du royaume de Hou-mi (Wak-
~
Ī~, 0. . Littéralement «recevoir longuement le premier jour de la pre-
mière lune», c'est-à-dire accepter l'année telle qu'elle est déterminée par le calendrier chinois. On sait que la Chine a toujours considéré comme une marque de sa suzeraineté l'imposition de son calendrier.
La formule jt a est tirée du chapitre Yao tien du Chou king (cf. L e g g e,
C. C., vol. III, p. 29).
3) Le texte donne les mots 1-4 ilt fx . Mais il est évident que le
caractère ~~ doit être lu 4+Plus bas, en effet, Pou-lo, parlant de la dignité qu'il a dans
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son pays, dit: a A tint ì j , ce qui prouve que t . est un nom de fonc-
tion et ne peut être considéré que comme une transcription inexacte du titre de tegin que les
Chinois écrivent ou mieux 0j. Quant aux mots A-che, ils doivent être une
abréviation du nom A-che-na ~P 115 qui est celui de la famille princière turque à la-
quelle appartenaient les jabgous du Tokharestan (cf. p. 157, n. 2).
Au lieu de, lisez R. Plus bas en effet, on lit: «P'an-tou-ni-li, mon frère aîné, à moi Pou-lo». Ce P'an-tou-ni-li, jabgou du Tokharestan, est mentionné sous le nom de .Na-tou-ni-li dans le T'ang chou, (chap. CCXXI, b, p. 4 v°; cf p. 157
du présent travail): -0 fit n 4, T. mi i F j n tri
«la première année chen-long (705), le roi Na-tou-ni-li envoya son frère cadet Pou-lo qui vint rendre hommage à la cour; on le retint dans les gardes du corps».
Nous identifions le Che-han-na , lf ms avec le district de Kourâtin sur la
haute Kokcha, parce que les Chinois placent dans ce pays l'arrondissement de Kiu-lan = Kourân (cf. p. 71, lignes 7-10 de la note).
Le royaume de Kie-sou p avait pour capitale la ville de Chou-man, qui
est le Schofimân des Arabes (cf. p. 70, ligne 15 de la note).
Le tarkhan Nêzak qui fut mis à mort en 91 H. (709/10) par Qotaïba b. Mouslim était un prince hephthalite résidant à Bâdheghîs (cf. Marquart, Erânsahr, p. 67 et p. 150).
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