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0211 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 211 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX.

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hân), le roi du royaume de Hou-che-kien (Djouzdjân), le roi du royaume de

Fan-yen (Bâmyan), le roi du royaume de Kicou-yue-to-kien (Kawâdhidjân)1),

le roi du royaume de Pou-Co-chan (Badakchan) 2) commandent chacun à

cinquante mille hommes. Depuis mon grand-père et mon père jusqu'au

souverain actuel, (les rois du Tokharestan) ont toujours été les suzerains de

ces divers royaumes 3); les barbares les considéraient avec le plus grand

respect. Mon frère aîné P'an-tou-nì-li a reçu la succession royale par droit

de primogéniture. Auparavant, il a reçu cette faveur qu'un édit impérial

envoya un ambassadeur porteur d'un insigne de délégation se rendre dans

son pays et le nommer roi par brevet. Or, les jabgous du Tokharestan,

depuis plusieurs générations jusqu'à maintenant, ont été sincèrement dévoués

à la grande dynastie Tang; ils sont venus sans interruption rendre hom-

mage et apporter tribut. Notre royaume, se trouvant limitrophe des Ta-che

(Arabes) et des T'ou-po (Tibétains), sa frontière orientale est en outre

comme une place forte occidentale (pour la Chine). Mon frère aîné a con-

stamment mis en campagne les soldats et les cavaliers qui sont sous ses

ordres et a pris des mesures pour combattre les brigands; il a été en intel-

ligence avec les généraux chinois; ses avis et ses secours leur ont répondu;

c'est grâce à cela que sur les territoires de la frontière on a pu éviter les

invasions et les empiètements.

f

ii

  1. A kg ./A    ; nous avons vu plus haut (p. 71, lignes 31-32 de la note) ce

nom écrit A g 114 4   Je crois pouvoir identifier ce pays avec le royaume de

   Kiu - to - kien à propos duquel le Yeou yang tsa tsou (chap. X, p. 9 r°) rapporte

les faits suivants: dans ce pays, «au milieu de l'Oxus    r , sur un banc de sable,

se trouve un temple du dieu céleste du feu    i   d (c'est-à-dire un temple mazdéen); on

raconte que le dieu céleste vint du royaume de Perse en ce lieu monté sur un mode de locomo-

tion surnaturel G ~j Jj   , que des prodiges apparurent constamment là et que, pour cette
raison, on y éleva un temple du dieu céleste. Dans ce temple, il n'y a aucune image; au-dessous de l'habitation principale on a établi un grand et un petit bâtiments servant de foyers

(?)   AN 4111 - ; les bords du toit sont tournés vers l'Ouest; les hommes se tournent

vers l'Est pour adorer. Il y a là un cheval de bronze, grand comme un cheval de taille moyenne

Ñn   ,    , les gens du pays racontent que, descendu du Ciel, il se cabra avec les

jambes de devant dans le vide et se tint face au dieu (du feu) tandisque ses jambes de derrière s'enfonçaient dans le sol. Depuis l'antiquité, on a plusieurs fois creusé la terre pour voir, mais quoiqu'on ait été jusqu'à plusieurs dizaines de pieds de profondeur, ou n'a jamais pu atteindre ses sabots. Les contrées occidentales font du cinquième mois le commencement de l'année; chaque premier de l'an, un cheval sort du milieu de l'Oxus sa couleur est comme l'or; ses hennissements et ceux du cheval de bronze se répondent; puis il rentre soudain dans l'eau. Dernièrement des Ta-che (Arabes) incroyants pénétrèrent dans le temple du dieu céleste dans l'intention de le détruire; il y eut soudain un feu brûlant et les soldats n'osèrent plus le démolir».

  1. th f+ III, cf. p. 69, lignes 18-19 de la note, où ce nom est écrit 19C   [

  2. Remarquer l'importance de ce texte qui montre exactement quelle était la puissance du Tokharestan au commencement du VIII° siècle de notre ère.

13*