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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
206 EDOUARD CHAVANNES.
dans le royaume de Kou - che - mi (Cachemire) pour y apporter le message
suivant: «Si vous êtes sincèrement dévoué à la Chine (Han), je désire
m'enfuir pour me réfugier auprès de vous. Etes-vous disposé, ou non, à me
recevoir?» Le roi de Kou-che-mi (Cachemire), en entendant ces paroles, fut
très joyeux et répondit: Que la princesse vienne seulement; j'épuiserai
mon coeur pour la bien traiter». Le roi de Kou-che-mi (Cachemire) envoya
en outre des ambassadeurs m'apporter à moi, votre sujet 1), roi de ce royau-
me, un message ainsi conçu: «La fille du Fils du Ciel désire s'enfuir pour
venir se réfugier dans mon royaum-e; je crains fort que les soldats et les
cavaliers des T'ou-po (Tibétains) ne viennent la poursuivre; mes forces ne
sont pas suffisantes pour leur tenir tête». Il me demandait donc des soldats,
disant qu'il espérait ainsi que les T'ou-po (Tibétains) seraient vaincus et
dispersés et que la princesse pourrait passer. Moi, votre sujet, roi de ce
royaume, je fus fort joyeux et j'envoyai des émissaires donner mon consen-
tement au roi de Kou-che-mi (Cachemire). Maintenant, votre sujet est venu
rendre hommage à la cour pour y prendre face à face des instructions sur
la conduite qu'il doit suivre».
L'empereur approuva fort ce qui avait été fait; il donna en présent
(à l'ambassadeur) cent pièces de soie et le renvoya dans son pays.
(Chapitre 999, p, 17 v°).
La quinzième année k'ai-yuen (727), le jabgou du T'ou-ho-lo (To-
kharestan) envoya un ambassadeur tenir ce discours à l'empereur:
«Votre esclave s'est rendu personnellement coupable d'un manque de
piété filiale; mon père chéri a été lui-même chargé de liens et emprisonné
par les Ta-che (Arabes) ° o ° ° 02). J'ai reçu du Kagan céleste3) un édit dans
lequel il disait: «Si les Ta-che (Arabes) vous oppriment et vous assaillent,
je vous donnerai mes forces». Maintenant, j'ai été frappé de lourdes taxes
La princesse de Xin-tch'eng /` était la fille de Cheou-li, roi de
Fong I . 1 jr ; cette infante chinoise avait été donnée pour femme au btsanpo
tibétain le quatrième mois de la première année king-long (707), mais le btsanpo la renvoya en Chine dès le onzième mois de l'année 709; au commencement de l'année 710, l'empereur l'obligea à repartir pour le Tibet. Elle mourut en 790. En l'année 722, les Tibétains avaient assiégé le roi du petit Pou-lu, Mo-kin-mang, qui avait imploré l'appui de la Chine; les troupes cantonnées en Kachgarie étaient en effet venues à son secours et avaient fait essuyer une grande défaite aux Tibétains (cf. p. 150-151). On comprend que, dans de telles occurences, une princesse chinoise à la cour du Tibet se soit trouvée dans une situation rien moins qu'enviable et c'est ce qui explique la démarche qu'elle fit auprès de Tchandrîtpîda, roi de Cachemire, démarche à laquelle d'ailleurs il ne fut pas donné suite.
Ici, cinq mots que je ne puis comprendre.
L'empereur de Chine.
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