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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX. 225
(Khoten), Cha-le (Kachgar), Ngan-si (Boukllârâ) et plus de trente petits
royaumes divers se soumirent tous aux Hephthalites 1); ce même ouvrage
énumère encore comme assujettis aux Hephthalites les pays suivants:
Tchou-kiu (Kougiar), K'o p'an-t'o (Tach-kourgane), Po-ho (Wakhân), Po-tche
(Zébakr), Che-mi (Tchitrâl) et Kan-t'o (Gandhâra). A propos de ce dernier
royaume, le Pei che et la relation de Song Yun nous apprennent qu'il s'ap-
pelait Che -po ou Che-po-lo, qu'il changea de nom lorsqu'il fut
conquis par les Hephthalites, qu'il reçut alors pour roi un tegin et que
cette nouvelle dynastie comptait deux générations lors de la venue de
Song Yun 3); comme Song Yun visita le Gandhâra en 520, on voit que,
Pei che, chap. XCVII, p. 11 r°: N J E rij SC dia
A si AN RI--- -1- äT Z.Sur l'identification Ngan - si —
Boukhârâ, cf. p. 137, lignes 24-25.
Je rappelle que la relation de Song Yun (Lo yang kia lan ki, chap. V, p. 6 r°) donne
ici la leçon a a (Perse), au lieu de o. Ce texte erronné n'a pas laissé que d'em-
barrasser les traducteurs (cf. Beal, Travels of Buddhist Pilgrims, p. 186, n. 2).
Pei che (chap. XCVII, p. 11 v°): * ll; ~/ o ,►► 110'
o
ITIE3£4.1t,T2Keceoliiilglei----:ftZ a (Le
Gandhâra) était appelé primitivement Che-po; il fut détruit par les Hephthalites et c'est alors
qu'il changea de nom. Le roi était à l'origine un tch'e-le (tegin); il gouverne ce pays depuis déjà deux générations».— Cette dernière phrase doit être sans doute entendue dans ce sens que deux rois se sont succédé sur le trône. — On sait que le titre turc de tegin est constamment écrit en
Chinois t'e-le 07 au lieu de t'e-k'in 4 , ; anciennement on se servait aussi de l'ortho-
graphie tch'e - le (cf. Tse tche t'ong kien, chap. CLXIV, p. 7 r°). Les mots tch'e - le
WCtranscrivent aussi parfois le nom du peuple Tölös (cf. T'ang chou, chap. CCXVII, a,
P. 1 r° p et, mais il ne semble pas qu'il faille recourir
ici à cette explication; l'interprétation tegin nous est en effet garantie par le texte de Song
Yun (Lo yang kia lan ki, chap.V, p. 9 v° et 10 r°): itk reo p
*Pitoki_itABAI0AMIO a ;41 0
«(Le Gandhâra) était appelé primitivement royaume de Che-po-lo; il fut détruit par les Hephthalites qui nommèrent alors roi un tch'e-kin (tegin); depuis que celui-ci a pris le gouvernement jusqu'à maintenant, deux générations se sont déjà écoulées». — C'est dans ces deux mots
tch'e-k'in (écrits ;~^* JJ) que Be al (Travels of Buddhist Pilgrims, p. 197) a
découvert le nom de Lae-lih et ce personnage fictif a pris une importance singulière entre les mains de Cunningham et d'autres travailleurs de seconde main qui en ont fait le premier des rois Hephthalites de l'Inde. C'est à M a r q u a r t (Êrânsahr, p. 211-212) que revient le mérite d'avoir retrouvé sous ces mots la simple transcription du titre turc tegin. Que les princes du Gandhâra eussent en effet le titre de tegin, c'est ce qui est confirmé, comme me l'a indiqué M. Sylvain Lévi, par la Râj atarangiuî (VI, 230, 31, 36; Stein, p. 255, note) où il est question de l'un d'eux appelé thakkana (tegin). — Quelle est l'origine du nom de Che-po attribué autrefois au Gandhâra? On sait que c'est dans le Gandhâra que Hiuen-tsang (Mémoires, trad. Julien, t. I, p. 122-123) localise la légende du prince Soudâna qui correspond exactement au
Viçvantara des textes sanscrits. Or le soíltra du prince Soudâna Trip. Jap., VI, 5, p. 90 v°) dit que ce prince était fils du roi du royaume de Che-po ~ tandis que la Jâtakamâlâ sanscrite (trad. Speyer, Sacred books of the Buddhists,
vol. I, p. 71) nous apprend que le prince Viçvantara était fils du roi des ()ibis. Ce rapprochement me paraît suffisant pour identifier le pays de Che-po avec celui de Çibi.
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