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0238 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 238 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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228   EDOUARD CHAVANNES.

du nom de ce chef des Turcs Khazars qui s'allia en 627 à l'empereur Héraclius et qui est nommé Ziebel par Théophane 1), Djébou Khakan par l'historien arménien Moïse de Caghankaïtouk 2) et Djibghou dans les Annales géorgiennes 3); ce nom est évidemment le titre turc de jabgou; le Ziebel de 627 et le Ziboul de 562 à 576 sont deux jabgous. Comme Istämi était, de 562 à 576, le chef des Turcs occidentaux, il est tout naturel qu'il ait été connu des Byzantins et des Arabes sous ce titre de jabgou qui était héréditaire chez les kagans des Turcs occidentaux 4). C'est donc bien lui qui doit être le Silziboul de Ménandre, le Sindjibou de Tabarî. Il resterait à expliquer la partie sil ou sin du terme Silziboul on Sindj ibou ; mais ici nous ne pouvons que formuler une hypothèse; nous admettons que Sil ou Sin est un nom personnel, de même que T'ong dans le nom du jabgou Tong che - heu 5), descendant d'Istämi à la troisième génération; Silziboul, c'est Sin jabgou, et ce nom n'a rien de plus étrange que celui

de T'ong jabgou 6).

S'il fallait en croire les historiens arabes, ce serait la Perse qui aurait eu la part du lion dans le démembrement de l'empire Hephthalite. Après s'être emparé de Balkh, Khosroû Anoûschirwân aurait envoyé une armée dans la Transoxane et aurait fait camper ses troupes à Ferghânah 7); c'est même lui qui passe pour être le fondateur de cette ville 8). Son autorité s'étendit alors jusqu'au Cachemire et à Serendib 9).

  1. Théophane, Chronographie, éd. de Bonn, I, p. 486, ligne 9: Zt€(il;IA; éd. De Boor, p. 316: ZcÉ firlÄ.

  2. P a t k a n i a n, Histoire de la dynastie des Sassanides, Journ. As., Fév.-Mars 1866, p. 206; Brosset, Histoire de la Géorgie,. Additions et éclaircissements du tome I, p. 490.

  3. Brosset, Histoire de la Géorgie, tome I, p. 226 et 228.

  4. Voyez plus haut, p. 38, n. 5 et p. 95, n. 3. — E. H. Parker (China Review, vol. XXIV, p. 168), a proposé de voir dans Dizaboul la transcription du titre ta cite-hou, grand

jabgou   . Je suis d'accord avec lui pour l'équivalence Zaboul = jabgou; mais je

ne crois pas que le mot chinois ta ait rien à faire ici, car il est inadmissible que les Byzantins aient été emprunter aux Chinois leur manière de désigner un chef turc.

  1. Cf. p. 24, n. 1, au début.

  2. Mar quart (Erâusahr, p. 216) est le premier à avoir identifié Silziboul et Istämi; dans le mot Silziboul, il voit le titre Syr ;jabgou, c'est-à-dire jabgou du peuple Syr; on sait que le peuple Syr s'amalgama aux Tardouch pour former le peuple des Syr-Tardouch (Sie-yen-ro du Chinois). Je n'accepte pas cette manière de voir parce que les Syr-Tardouch appartenaient ou groupe Tölös, et non au groupe Tou - kiue (cf. p. 94); il est donc peu admissible qu'Istämi, jabgou des Tou-kiue occidentaux, ait porté le titre de jabgou des Syr.

  3. Tabarî dans N ö l d e k e, Geschichte der Perser und Araber, p. 167.

  4. Ibn - K h o r d a d b e h, trad. Barbier de Meynard, 1865, p. 166: «Ferghanah a 6t(! fondée par Enouchirvân».

  5. N ö l de k e, op. cit., p. 168, n. 1, identifie Serendib avec Ceylan.