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0246 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 246 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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236   EDOUARD CHAQANNSS.

7

mont d'or')». Cette assertion de l'historien byzantin est fort embarrassante,

car Ektag, ou plus exactement Ak -'tagh, signifie la montagne blanche, et

non la montagne d'or 2). Dans le récit de l'ambassade de Valentin en 576,

Ménandre dit encore que le kagan Tardou (Ta-t'eou) se trouvait dans le

mont Ektel, dont le nom signifie «d'or a)». Klaproth 4) voyait dans cette

leçon Ektel une corruption du mot Altaï (Altoun) qui signifie en effet «or».

Mais il est bien difficile d'admettre une semblable déformation et la leçon

Ektag est certainement préférable puisqu'elle renferme le mot túrc tagh

montagne. L'opinion qui paraît généralement acceptée de nos jours est qu'il

n'y a pas lieu de tenir compte de l'équivalence signalée par Ménandre, et

que l'Ektag ou montagne blanche devait être une montagne particulière de

la chaîne du grand Altaï (Altoun-youch des inscriptions de Koscho Tsaïdam)

c'est-à-dire des monts d'or. Mais cette manière de voir me semble peu ad-

missible; si le sens attribué par Ménandre au mot Ektag est fautif, il faut

n'en tenir aucun compte; il n'y a dès lors plus la moindre raison pour

que l'Ektag ou montagne blanche fût situé dans l'Altaï plutôt qu'ailleurs.

Bien plus, il est hautement improbable que la résidence des kagans Istämi

et Tardou se soit trouvée dans l'Altaï; si en effet les Turcs occidentaux

ont pu, dans les moments de leur plus grande puissance, s'étendre à l'orient

jusqu'à l'Altaï 5), ce ne fut qu'en soumettant les Karlouk, qui habitaient

entre l'Irtych noir et l'Altaï 6), et les Syr-Tardouch qui demeuraient primi-

tivement dans l'Altaï 7); mais les Turcs occidentaux eux-mêmes résidaient

ailleurs; dans les textes chinois, nous voyons que Tch'ou-lo kagan (vers

605) n'avait pas de résidence fixe, mais qu'il occupait le plus souvent l'an-

cien territoire des Ou-suen, c'est-à-dire le bassin de la rivière I-li; il avait

sous ses ordres deux petits kagans dont l'un était au nord de Tachkend,

tandisque l'autre se tenait dans la partie de la vallée de Youldouz (Yng-so)

située au nord de Koutcha 8); le Kieou T'ang chou nous apprend en outre

qu'en partant de Karachar et en se dirigeant vers le nord-ouest (c'est-à-

dire en remontant la vallée de Youldouz jusqu'au nord de Koutcha) on

arrivait au bout de sept jours de marche à la cour méridionale des Turcs

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'~àle

  1. Ménandre Fra m. hist. graec., IV   227): 'ev ö ec Tcvi Xe o gvw 'Extà (;)ç &v   114
    £inoc Xpuaoüv ópoç "EAXlv 'avrip.

  2. Saint-Martin, dans Lebeau, Hist. du Bas-Empire, tome IX, p. 400, n. 1.

  3. Ménandre (Fragm. hist. graec., IV, p. 247): ... Tóv aüTOú öµacµov, T6v Ae'4.evov TåpBou, 7rocoúµEvov Tåç 8ca(Taç )(aTa 84, T6 'ExTiX öpoç. BúVCCTM 81 Tó 'Extax Xpuaoúv.

  4. Tableaux historiques de l'Asie, p. 117.

  5. Cf. p. 24, ligne 1.

  6. Cf. p. 85, n. 4.

  7. Cf. p. 95, lignes 9-10.

  8. Cf. p. 14, lignes 14-19.

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