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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
DOCUMENTS SUR LES TUU-h1UE OCCIDENTAUX. 237
occidentaux'); nous savons encore que Che-koei kagan (vers 611), petit-fils de
7a-t'eoit ('fardou), avait établi sa cour dans la montagne San-mi qui est au
nord de Koutcha'). D'autre part les notices sur le royaume de Koutcha nous
montrent que ce pays s'appuyait au nord sur une montagne nommée A-kie ou
A-kie-t'ien qui n'est autre que la montagne blanche pe-chan 3); A-kie n'est
doue, selon toute vraisemblance, qu'une transcription du mot turc ak «blanc»
et, dans A-kie-t'ien nous devons voir le terme Ak-tagli = «la montagne
blanche». Cette montagne blanche qui était au nord de Koutcha et à la-
quelle on pouvait parvenir en remontant la vallée de Youldouz dans la
direction du nord-ouest, ne serait-elle pas celle sur le versant septentrional
de laquelle Tch'ou-lo kagan avait établi un des deux kagans ses subor-
donnés, ne serait-elle pas l'endroit où était la cour méridionale des Turcs
occidentaux, ne serait-elle pas toute voisine de la montagne San-mi où se
trouvait Che-koci kagan, ne serait-elle pas enfin l'Ektag où les ambassadeurs
de Byzance allèrent visiter le kagan Istämi, puis son fils Tardou? Si l'on
admet cette manière de voir, c'est la vallée de la rivière Tékès, située
ati-delà des montagnes au nord de Koutcha, qui aurait été la résidence des
premiers kagans des Tou-kiuc occidentaux 4).
Quand Zémarque parvint auprès de Dizaboul (Istänii), il le trouva
dans sa tente assis sur une chaise d'or munie de deux roues qu'un cheval
pouvait au besoin tirer; la tente était toute décorée de tissus de soie bi-
garrés avec art des plus belles couleurs; on offrit aux envoyés une sorte
de vin doux qui n'était pas fait avec du raisin et qui paraît bien avoir été
le koumis ou lait de jument fermenté dont on retrouve l'usage chez les
Mongols 5). L'historien fait encore la description de deux autres habitations
1
Cf. p. 21, lignes 2-3.
Cf. p. 24, lignes 3-4.
Si yu choci tao 1~i, chap. II, p. 13 r°): 'f- ' A- es ft J
w- ÌaP7 wTh
«La montagne Echik-bachi (tête de chevreau) est ce qu'on appelle la montagne blanche; le Soei chou l'appelle la montagne A-kie; le T'ang chou l'appelle la montagne A-k•ict'ien». Cf. p. 115, n. 2. — Que cette montagne portait le nom de «montagne blanche» dès le VII° siècle de notre ère, c'est ce qui nous est attesté par un texte du Soei chou (chap. LXXXIV, p. 8 r°) qui nous parle de certaines tribus Tölös habitant «la région à l'ouest
de Hami, au nord de Karachar et le long de la montagne blanche» pf j%~ pli
,: 4E •f Et III, et par le Tang chou (chap. CCXXI, a, p. 8 r°) qui cite cela
montagne A-kie-t'ien qu'on appelle aussi la montagne blanche» gp Y.M 111-41;
I (cf' p. 115, n. 2).
Il est assez remarquable que le nom «montagne d'or» Altan taou se retrouve encore aujourd'hui appliqué à une montagne située sur la rive septentrionale du Tékès (voir la carte de la vallée du Tékès dans E l i s é e Reclus, Nouv. Géographie universelle, tome VII, p. 175).
En parlant du koumis noir (caracosmos) qu'on fabriquait chez les Mongols à l'usage des grands, Ru b r o u c k (éd. Michel et Wright, p. 228) le compare au moût ou vin doux; c'est le
(ixp(ixpcxóv 7Xcúxoç de Ménandre.
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