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0251 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 251 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX.   241

tailladèrent aussitôt les joues; ils assistèrent à une des cérémonies des

funérailles pendant laquelle Tourxanth immola aux mânes de son père les

coursiers que celui-ci montait de son vivant et quatre captifs qu'il chargea

d'un message pour le mort. V ale n tin se rendit ensuite auprès du propre

frère de Tourxanth, Tardou, qui demeurait dans le mont Ektel; cette mon-

tagne, comme nous l'avons vu, est la même que l'Ektag ott Zémarque avait

rendu visite à Dizaboul ; elle est apparemment la Montagne blanche qui est

au nord de Koutcha et à laquelle on peut accéder en remontant vers le

nord-ouest la vallée de Youldouz. Sur ces entrefaites cependant, les hos-

tilités avaient éclaté d'une manière ouverte entre les Romains et les Turcs;

une armée turque, commandée par un certain Bokhan, vint renforcer celle

du chef outigour Ana.gai qui assiégeait Bosporus, la Panticapée de l'anti-

quité, à l'entrée du Bosphore Cimmérien, et voisine de la ville actuelle

de Kertch, à l'extrémité orientale de la Crimée. Dans ces conditions, le

séjour de Valentin à la cour du kagan fut très pénible; on ne le laissa

partir qu'après l'avoir abreuvé d'outrages.

La mention _ de Tardou dans Ménandre est d'une importance capi-

tale; ce nom est en effet, dans toute cette matière historique mouvante et

flottante, le point fixe sur lequel nous pouvons nous appuyer pour établir

une concordance certaine entre les documents byzantins et les textes chi-

nois. De Guignes avait déjà reconnu que le Tardou des Grecs devait

être le même que le Ta-t'eou des Chinois 1); le développement de nos con-

naissances n'a fait que rendre cette identification plus certaine; la linguis-

tique nous permet d'ailleurs de la confirmer : le mot ta   , qui apparaît

dans Ta-t'eou   7,e, se prononçait autrefois tat; or le t final, comme l'a

établi Hirth 2), correspond à l'r dans les transcriptions de noms étrangers;

Ta - t'eou it   donne donc Tardou, de même que Ta - mo   ) _

Dharma, ta-kan   f = tarkan, etc.

  1. De Guignes, Réflexions générales sur les liaisons et le commerce des Romains avec les Tartares et les Chinois (Mémoires . ... de l'Acad. des Inscriptions et B. L., tome XXXII, 1768), p. 365: «Tardou que les Chinois appellent Tateou». — Cf. Saint-Martin (Lebeau, Hist. du Bas-Empire, tome. X, 1829, p. 180, n. 3): «Il est bien probable que le Tardou des Grecs est le même que le Ta-teou des Chinois». — Klaproth, Tableaux historiques de l'Asie, 1826, p. 118. — Hirth, Nachworte zur Inschrift des Tonjukuk, p. 131. — Le nom de Tardou se retrouve en 655 appliqué à un autre personnage des Turcs occidentaux, Hie-pi Tardou chad

p   X%   A p   (cf. p. 35, n. 2; Hirth, loc. cit., y voit le titre «chad des Tar-

douch»). — Le Ta-tou kagan Ag-p-if if dont il est question dans la notice sur le

royaume de K'ang, est identique au Ta - t'eou   -   des notices sur les Tou-kiue (cf.
p. 100, lignes 3-24).

  1. Hirth, Chinese equivalents of the letter R in foreign names (Journ. of the China branch of the R. A. S., N. S., tome, XXI, p. 214-223).

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