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0257 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 257 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX.   247

peuple très courageux et très nombreux et qu'on ne peut mettre en pa-

rallèle pour la grandeur avec aucune des nations du monde. D'autres des

Avares, tombant dans un sort plus misérable à la suite de leur défaite,

vinrent se joindre à ceux qu'on appelle les Moukri (Movxpí)1); ce peuple

se trouve très voisin des Taugast; leur ardeur aux combats est fort grande

tant à cause de leur pratique quotidienne des exercices du corps qu'à cause

de l'endurcissement de leur âme aux dangers. Le kagan aborda alors une

autre entreprise et soumit tous les Ogôr ('Oy p = Ouigour); ce peuple

était au nombre des plus vigoureux grâce à sa nombreuse population et à

sa pratique des armes à la guerre ; ces gens ont leur habitat vers l'orient,

là où coule le fleuve Til (TíA) que les Turcs ont coutume d'appeler Noir;

les plus anciens chefs de ce peuple s'appelaient Ouar et Khounni (Oú&p xaì

Xouvví); c'est d'eux que quelques unes de ces populations qui s'appellent

Ouar et Khounni 2), ont tiré leur nom».

T h é o p hy l a c t e explique ici comment les Ouar et les Khounni, à leur

arrivée en Europe, prirent indûment le nom d'Avares 3); puis il continue le

récit des hauts faits du kagan en ces termes:

«Après avoir triomphé avec la plus grande vigueur des Ogôr (Oui-

gour), le kagan livra au tranchant du sabre le chef du (peuple) Kolkh

(1(6A7); il n'y eut pas moins de trois cent mille hommes de ce peuple qui

périrent dans cette guerre, à ce point qu'une file continue de cadavres

s'étendait sur un espace de quatre jours de marche. Au moment où la

victoire souriait ainsi visiblement au kagan, une guerre civile se déchaîna

~

cents milles de distance de la montagne qu'on appelle la montagne d'or». Il ne peut donc y avoir aucun doute sur la façon dont il faut traduire la phrase analogue relative à la ville de Taugast; cette phrase cependant a été singulièrement interprétée par tous ceux qui s'en sont occupés jusqu'ici; le verbe åirocxiw pouvant avoir le sens de «coloniser», on a fait de Taugast une colonie des Turcs. L'erreur est ancienne, car elle semble déjà commise par Nicéphore Kalliste (Hist. Eccl., XVIII, 30), qui écrit: 'H 8È TavYàa--r 1róaeç Toúpxwv 'eirccpavric xccOicr r xe 8'aüT~ '1v8oiç öµopoç «Taugast est une ville illustre des Turcs; elle se trouve limitrophe des Indiens». Le contre-sens est formel chez les auteurs suivants: Klaproth, (Tableaux historiques de l'Asie, 1826, p. 266): «C'était une colonie florissante des Turcs, éloignée de quinze cents stadesde l'Inde». — Byzantine de Bonn, 1834, p. 283: «est autem Taugast Turcarum nobilis colonia, stadiis mille quingentis ab India distans»; — Yule (Cathay and the way thither, tome I, p. XLIX): «.... originally a colony of the Turkish race.... Their chief city was at a distance of 1500 miles from India». Il importait de signaler cette erreur tenace ,qui fait de Taugast une colonie des Turcs, à quinze cents mille de distance des Indiens, tandis-qu'elle est une ville située à quinze cents milles des Turcs et voisine de l'Inde. — Taugast devait être une ville de Chine, mais les essais qu'on a faits jusqu'ici pour l'identifier avec Tch'ang-ngan ou pour dériver son nom de celui de la dynastie T'ang (T'ang lcia), nie paraissent peu probants.

  1. Cf. p. 230, n. 3.

  2. Cf. p. 231, lignes 12-13.

  3. Cf. p. 230-231.

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