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0258 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 258 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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248   EDOUARD CHAVANNES.

       

parmi les Turcs. Un certain Touroum (Toupoúp.), qui était apparenté au

kagan, fomenta une révolution et rassembla de grandes forces; après que

l'usurpateur eut remporté l'avantage dans le combat, le kagan envoya des

émissaires auprès de trois autres grands kagans qui se nommaient Sparzeugoun, Kounaxola et Touldikh (Eiragwvïoúv xai Kovva o?à )(ai Tou? &1);

toutes les troupes ayant alors été rassemblées et mises en bataille dans la

région d'Ikar (Ei4 1.6 'Ixåp), région qui se trouve dans de vastes plaines, et

les ennemis ayant lutté héroïquement dans ce lieu, l'usurpateur tomba et

les armées qui combattaient avec lui firent volte-face pour s'enfuir; après

un grand massacre, le kagan redevint maître de son propre territoire. Le

kagan informa par ambassadeurs l'empereur Maurice de ces succès.

«L'Ikar est à quatre cent milles de distance de la montagne qu'on

appelle la montagne d'or 1). Cette montagne-là est située dans la direction

du soleil levant, et si elle est nommée montagne d'or par les indigènes, c'est

d'une part à cause de l'abondance des fruits qui s'y produisent, et d'autre

part à cause des troupeaux et des bêtes de somme qui y trouvent leur entre-

tien. C'est une loi chez les Turcs qu'on doit céder le mont d'or au kagan

le plus puissant. La nation des Turcs le vante de deux choses fort impor-

tantes; ils disent en effet que, dans cette région, ils n'ont jamais vu dès les

temps les plus anciens la moindre épidémie contagieuse se produire et que

les tremblements de terre y sont rares. Au contraire, Bakath (Baxå4) OÙ

les Ounnougoures avaient autrefois édifié une ville, s'était effondrée sous les

tremblements de terre, et, quant à la Sogdiane, elle souffrait des maladies

contagieuses et des tremblements de terre.

«Les Turcs tiennent le feu en honneur d'une manière très extra-

ordinaire; ils vénèrent aussi l'air et l'eau; ils célèbrent la terre; mais ils

n'adorent et n'appellent dieu que l'auteur seul du ciel et de la terre; ils lui

sacrifient des chevaux, des boeufs et des moutons, et ils ont des prêtres

qui leur paraissent prédire l'avenir.

«Dans ce même temps, les Tarniakh (Tapvcc /) et les Kotzagères (Koec Œp poí) 2), qui étaient eux aussi issus des Ouar et des Khounni (Oúàp

xaì Xouvv(), s'enfuirent loin des Turcs, et, étant venus en Europe, se rat-

tachèrent à ceux qui dépendaient du kagan des Arabes. On dit que les Zabender (ZaÇ3E,v8ip) aussi sont de la race des Ouar et des Khounni. On

évalue à dix mille hommes le renfort qui vint ainsi s'ajouter aux Avares.

         
  1. La montagne d'or ne doit pas désigner ici l'Altaï; elle doit être identique à cette montagne d'or Zémarque vit Istami et oit Valentin rendit visite à Tardou. Elle se trouverait donc, si nos conjectures sont exactes, clans la vallée de la rivière Tékès (cf. p. 236-237).

  2. Mar q u a r t, (Die Chronologie der Altt iirkischen Inschriften, p. 91) identifie les Kotzagères avec les Koutrigoures.

         
         
             
         

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