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0264 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 264 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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254   EDOUARD CHAVANNES.

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nie 1) et dans l'Atrpatacan 2)».   «En la 38° année de Khosrov (628), (les

Khazirs) entrèrent dans l'Aghovanie, sous la conduite de Dcheboukha-Khan

et de son fils, prirent Tchogli et Barda; les habitants de ce dernier, qui

s'enfuyaient., furent poursuivis jusqu'au pied d'une montagne «dans 1'Outi,

où est le grand village de Caghancaïtouk, où je suis né, dit Mosé s)».

«Après cela, comme un fleuve torrentueux aux vagues amoncelées, ils se

portèrent contre le pays des Géorgiens, entourèrent et assiégèrent la grande

et admirable ville de Tphghis (Tiflis), lieu de délices, de profits commer-

ciaux. Informé de cela, le grand empereur réunit, de son côté, toutes les

troupes de son empire et se porta en toute hâte vers son allié, précédé de

ses dons et présents impériaux. Son arrivée fut pour les deux parties la

cause d'une grande joie».   Assiégés par les Romains et les Khazars, les

habitants de Tiflis ne se laissèrent pas abattre; ils dessinèrent sur une

grosse citrouille la tête grotesque du roi des Huns; ils placèrent cette

citrouille sur le mur, en face de l'ennemi, et, par leurs cris, firent appel

aux troupes: «Voilà, disaient-ils, le souverain votre monarque; venez lui

rendre hommage; c'est Dchéboukha-Khan». Puis, saisissant une lance, ils

la brandirent, à leur vue, sur la citrouille dont ils avaient fait son portrait.

L'autre monarque n'était pas moins l'objet de leurs plaisanteries, de leurs

bouffonneries et injures, car ils le proclamaient Sodomite».   Les deux

souverains ne parvinrent pas à pren lre la ville et se retirèrent furieux des

insultes qu'ils avaient reçues. Les Khazars cependant ne tardèrent pas à

se venger. A peine Kavâdh Schîrôc était-il monté sur le trône (25 Février

628) «tout à coup la brise du nord souffla de nouveau et souleva la mer

orientale. La bête dévastatrice sortit et s'avança avec son petit avide de

sang, nommé Chath. La ville de Tiflis, au pays de Géorgie, fut la première

sur laquelle il tourna sa face». Après avoir pris cette ville et en avoir

passé les habitants au fils de l'épée, Dchéboukha-Khan se retira dans son

lequel portait le titre de Schah. Les Khazars dévastèrent l'Aghouanie et une partie de l'Atrpatakan». — Dans ce titre de Schah ou chath, on retrouve le titre turc chad. K i r a k os de G antzak, auteur arménien du XIII-e siècle, écrit chara: «Ter Veroï, catholicos d'Aghovanie, au temps du roi de Perse Khosrov, racheta beaucoup d'Aghovans, d'Arméniens et de Géorgiens, faits captifs par Chara le Khazar, fils de Dchaboukhtagon, qui bâtit les sept villes de Chara, Charar, Chamkor, Chaki, Chirwan, Chamakhi et Chabouran» (dans B r o s s e t, Histoire de la Géorgie, Additions et éclaircissements au tome I, p. 413).

  1. L'Albanie, dans la partie orientale du Caucase.

  2. L'Adharbaïdjån des Arabes, l'Atropatène des Grecs. J. Darmesteter (Revue Critique, 1880, n. 16) expliquait ce nom comme signifiant «le pays de la descente du feu». N ó l d e k e (ZDMG, 1880, XXXIV, p. 692-697) le fait dériver du nom d'Atropatès, qui était satrape dans cette région au moment de la mort d'Alexandre.

  3. C'est de là qu'est venue la coutume d'appeler ce Chroniqueur Moise de Kaghankatouts.