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0265 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 265 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX.   255

           
 

pays, mais il laissa des troupes à son fils Chath qui ravagea cruellement

l'Aghovanie.   Nous apprenons encore par Moïse de Kaghankatouts «que

le roi du Nord tirait un impôt des fondeurs d'or et d'argent, des mineurs

de fer, des pêcheurs du grand fleuve Kour 1); qu'en la seconde année d'Ar-

tachir, fils de Cavat (donc vers l'an 630), le roi des Khazirs préparant une

grande invasion, envoya à l'avance 3000 chevaux, commandés par le gé-

néral Tchorpan - Tharkhan. Alors le général Chahvaraga (Scharbarâz) ou

Khorian se déclara roi et détrôna Artachir. Il expédia contre les Khazirs

10,000 hommes, commandés par Honahn, chef du bataillon des Tadjcatsi,

c'est-à-dire des cavaliers turks. Les Perses furent vaincus auprès du lac

de Gégham. Pour les Huns, ils s'en allèrent à travers l'Arménie, la Géorgie

et l'Aghovanie».

Le Dschébou-kagan dont il est si souvent question dans ces textes de

Moïse de Kaghankatouts est évidemment le même que le Djibgha ou

Djibghou qui, d'après les Annales Géorgiennes, fut chargé par l'empe-

reur Héraclius de prendre la citadelle de Cala, dans la région de Tiflis 2).

Il est aussi, semble-t-il, le même que le Djepetoukh de Chine dont

parle S é b ê o s 3).

           
             
             
             
             
             
             
             
             

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  1. La rivière Koura, qui passe à Tiflis.

  2. Brosse t, Histoire de Géorgie, tome I, p. 226: «(L'empereur) fit venir le fils de Bacour, roi de Géorgie; il lui donna Tiflis et le créa mthawar de Géorgie. Il lui laissa également un éristhaw nommé Djibgha, pour battre la citadelle de Cala». — ibid., p. 228: «Cependant l'éristhaw Djibghou prit en peu de jours la citadelle de Cala ...»

  3. Patkanian, Journ. As., Fév.—Mars 1866, p. 196: «Après la mort de Smbat, les troupes arméniennes (quelques divisions) se placèrent sous la protection du Khakan des contrées septentrionales, qui leur ordonna d'aller rejoindre son général d'armées le Djepetoukh de Chine. Ce sont ces mêmes troupes qui, dans la suite, vinrent, à travers le passage de Derbend, au .secours d'Héraclius, à l'époque de sa guerre contre Khosrov». Ce texte de Sébêos a cependant été compris d'une manière fort différente par M a r q u a r t qui le traduit de la manière suivante (historische Glossen, zu den alttürkischen Inschiften, p. 191) : «Darauf abfallend, begaben sie sich aus der Knechtschaft des grossen Chak'ans, des Königs der Nordländer, in den Schutz des Cepetuch von Genastan. Sie gingen von Osten nach Nordwesten, um sich zu vereinigen mit den Truppen dieses Gepetuch. Und indem sie auf Befehl ihres Königs des Chak'ans die Wache von Gor mit der Heeresmasse passirten, zogen sie dem griechischen Kaiser zu Hilfe». Je n'ai pas qualité pour juger entre les deux traductions; il me semble cependant que celle de Patkanian concorde mieux avec les faits que nous connaissons: «le roi du Nord, le Khakan» est une expression qui, dans Moïse de Kaghankatouts, désigne le roi des Khazars; d'autre part, tandisque Moïse considère Dschebou Kagan comme le roi même des Khazars, Théophane nous dit au contraire que sa dignité était immédiatement inférieure h celle du Kagan; si Théophane a raison, on comprend très bien que Dschebou puisse être appelé le général d'armée du roi du nord, c'est-à-dire du roi des Khazars; enfin il est bien difficile de ne pas identifier le Djepetoukh de Chine qui vient au secours de l'empereur Grec avec le Ziébel ou Dschébou qui prête son appui à Héraclius. Le texte précité de Sébêos me parait donc ne faire allusion qu'aux événements que nous connaissons mieux par Théophane et Moïse de Kaghankatouts. — Quant à l'expression «Djepetoukh de Chine», elle ne doit pas nous surprendre si nous nous rappelons que le mot «Chine» est souvent employé pour désigner les peuples touraniens; Firdousi dit indifféremment le Khagân des Turcs et le Khagân de la Chine.