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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
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258 EDOUARD CHAVANNES. | ||||||||
dut s'enfuir jusqu'en Chine. Le douzième mois de la première année chang- yuen (674)1), il se présenta en suppliant devant l'empereur qui lui avait autrefois témoigné sa bienveillance en le reconnaissant pour chef du Gou- vernement de Perse. On lui fit bon accueil ; nous savons qu'en 677, il de- manda et obtint l'autorisation d'élever à Tch'ang-ngan un temple persan, c'est-à-dire un temple consacré au culte mazdéen 2). Il mourut peu après, laissant à la cour de Chine son fils Ni-nie-che. En 679, le commissaire chinois P'ei Hing-bien 3) fut chargé d'aller châtier le kagan des Turcs occidentaux qui avait fait alliance contre les Chi- nois avec les Tibétains et les princes de la Kachgarie; pour ne pas donner l'éveil à l'ennemi, P'ei Hing-kien emmena avec lui Ni-nie-che et déclara n'a- voir d'autre intention que de traverser le territoire turc afin d'aller rétablir sur son trône le prétendant Sassanide; grâce à ce stratagème, il put surprendre à Tokmak le kagan A-che-na Tou-tche et se saisir de sa personne; il revint alors en Chine. Ni-nie-che, livré à ses propres ressources, se rendit dans le Tokharestan où il séjourna plus de vingt ans. Mais enfin abandonné de tous, il fut obligé de renoncer à ses vains espoirs; vers l'année 707, il se décidait à retourner dans la capitale de la Chine; il y mourut bientôt de maladie 4). Même après l'échec de .Ni-nie-che, il se trouva encore des princes pour s'attribuer le titre de roi de Perse. En 722, l'histoire chinoise mentionne une ambassade envoyée par le roi de Perse Pou-chan-houo 5) ; d'autre part, en l'année 110 de l'hégire (728-729), un certain Khosroû, descendant de Yezdegerd, se trouvait dans l'armée du kagan qui devait le ramener dans ses états 6); enfin le moine nestorien Ri-lie, qui est mentionné dans l'inscrip- tion de Si-ngan- fou, arriva en 732 à Tch'ang-ngan comme envoyé du roi de Perse 7). Mais tous ces rois de Perse là ue pouvaient guère régner que sur les confins occidentaux du Tokharestan. On voit, par ce qui précède, que les chefs turcs du Tokharestan tinrent tête assez longtemps aux Arabes et qu'ils furent les derniers défenseurs des descendants de cette dynastie Sassanide qu'ils avaient combattue avec tant de violence au temps de sa prospérité. Quelle que pût être cependant leur influence locale, ils devaient tôt ou tard être vaincus par les Arabes, car ils | a | |||||||
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