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0274 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 274 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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264   EDOUARD CHAVANNES.

prélever mi tribut. Ce qu'était la puissance de T'ong che-hou kagan ®, rien

ne peut mieux nous le faire comprendre que les récits du pélerin chinois

Hiuen-tsong 1) qui le rencontra au commencement de l'année 630 près de

rI'okmak et qui nous a laissé une description fort exacte de la pompe barbare

de son cortège; dès son arrivée à Tourfan, le voyageur avait été à même de

comprendre l'extraordinaire prestige du kagan d'occident; le roi de Kao-

tch'ang (Tourfan) était en effet son allié et presque son vassal ; il remit à

Hiuen-tsang des lettres de recommandation pour son grand voisin et c'est

en définitive grâce à la haute protection de T'ong che-hou ® que le reli-

gieux put parvenir sans encombre depuis Tourfan jusqu'aux bords de l'In-

dus; au sud de l'Oxus, à Koundouz, il rendit visite à Tardou chad, fils aîné

du kagan, qui avait épousé la fille du roi de Tourfan, et qui régnait sur

tout le Tokharestan ; il fut témoin des intrigues criminelles qui amenèrent

sa mort et l'avénement de son fils; il ne tint d'ailleurs pas rigueur au

nouveau prince et c'est sur ses conseils qu'il alla visiter Balkh; mais

Balkh n'était pas la limite extrême des Turcs du côté de l'ouest; Tâlekân

du Ghardjistân leur appartenait encore et c'est à Merw seulement que

commençait l'empire perse).

L'année 630 fut pour tous les Turcs, tant au nord qu'à l'ouest, une

date néfaste et peut être considérée comme le point de départ d'une période

d'abaissement. Pour les Turcs septentrionaux, l'effondrement fut soudain et

complet; la direction énergique que l'empereur T'ai-tsong sut imprimer à

sa politique en fut la cause. En 627, les Syr-Tardouch de l'Altaï s'étaient

révoltés contre le kagan Hie-li ; celui-ci avait chargé de les punir le kagan

Tou-li qui n'y put parvenir et fut pour cette raison disgrâcié; l'empereur,

informé de ces incidents, fit des avances à Tou-li kagan et aux Syr-Tardoucll;

elles furent bien accueillies des deux parts; en 629, Tou-li vint se réfugier

avec toutes ses hordes sur le territoire chinois, tandisque les Syr-Tardouch,

sûrs de l'appui de T'ai-tsong, renouvelaient leurs attaques avec plus de vi-

gueur; les troupes chinoises entrèrent alors à leur tour en campagne; le

premier mois de l'année 630, elles remportèrent une grande victoire; parmi

     
     
     
 
       

seconde moitié du VI° siècle, soumis aux Tou-kiue qui les faisaient gouverner par trois toudoun

YA j   a~   7~ z (Pei che, chap. XCIV, p. 9 v.). — D'après Théophane,
en l'année 711, c'était un toudoun qui était dans la ville de Cherson le représentant du Kagan

des Khazars Touôoúvov 81 åp'ovta X pawvoç,   'irpoaoínrou xayåvou öv-ra; il est évident que,
dans ce texte, toudoun n'est pas un nom propre comme on l'a cru jusqu'ici (cf. Saint-Martin, ap. Lebeau, Hist. du Bas-Empire, t. XII, p. 75, n. 4 et 5). C'est encore ce titre qu'il faut sans doute voir dans le nom de Toudoun, khan des Avares, qui fit sa soumission à Charlemagne et vint, en 796, recevoir le baptême à Aix-la-Chapelle.

  1. Cf. p. 194.

  2. Cf. Hiuen-tsang, Mémoires, trad. Julien, t. I, p. 35.