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0295 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 295 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-MUE OCCIDENTAUX.   285

   

aryk et d'Aksou, en Kachgarie 1). A-che-na Hien CO alla le combattre avec

l'aide des trois tribus Karlouk. En 719, la Chine devait renoncer à compter

Tokmak au nombre de ses possessions 2). Ne pouvant écraser Sou-/ou, elle

tenta de le gagner par des faveurs; elle lui conféra des titres en 718 et en

719, et lui donna en mariage en 722 la fille d'A-che-na Hoai-tao ®, ce qui

légitimait en quelque manière son autorité. Il ne fut cependant jamais dévoué

sincèrement à l'empire et lui causa souvent des inquiétudes. Il fut assassiné

en 738 par un chef des tribus qui s'appelaient les tribus jaunes, en oppo-

sition aux tribus de Sou-lou qui étaient les tribus noires (les Kara-Turgäch

des inscriptions de Koscho-Tsaïdam). Ce chef, nommé Baga tarkan avait le

titre de kul tchour des Tch'ou-mou-koen, et c'est ce titre qu'on retrouve dans

le nom de Kourçoul que lui donne Tabari 3).

 
  1. Cf. p. 78, ligne 14 et p. 284, n. 2, lignes 14-15.

  2. Cf. p. 113, lignes 30-33.

1) Cette identification est due à M a r q u a r t (Historische Glossen zu den alttürkischen Inschriften, p. 181-182, et Die Chronologie der alttürkischen Inschriften, p. 38, n. 1); W. B a r th o 1 d (Die alttürkischen Inschriften und die arabischen Quellen, p. 27) a aussi accepté cette manière de voir. D'après T a b a r î, en l'an 119 H. (737) le kagan qui demeurait à Newâket (sur la rivière Tchou), entreprit une campagne contre les Arabes et arriva jusque dans le Tokharestan ; là les Turcs furent battus et bientôt après le kagan fut tué pendant la nuit par le chef Turgäch Kourçoul. D'autre part, le Tse tche t'ong kien (chap. CCXIV, p. 10 v°), à la date de l'année 738, rapporte que le chef Mo-ho ta-kan (Baga tarkan) attaqua de nuit le kagan Soulou et le tua. Ce témoignage paraît plus exact que celui du T'ang chou (cf. p. 83, lignes 14 et 15) d'après lequel Mo-ho ta-kan (Baga tarkan) se serait uni à un autre chef nommé Tou-motche pour attaquer le kagan. Tou-mo-tche ne prit point part à cette action, et, une fois qu'elle fut commise, il mit sur le trône le propre fils du kagan assassiné. Ce fut alors que Mo-ho takan (Baga tarkan) demanda l'appui du commissaire chinois Kai Kia-yun; il est probable que sa requête parvint en Chine en l'an 738 et que c'est pour cette raison que les historiens chinois placent la mort du kagan Sou-lou à cette date, quoiqu'elle doive être reportée à l'année 737 comme le prouve le témoignage de Tabari. Cette difficulté chronologique étant écartée, il reste a indiquer comment Baga tarkan et Kourçoul peuvent être un seul et même personnage. Mar-quart (loc. cit.) a fort bien montré que le nom Kourçoul n'est en réalité que le titre turc kul tchour. Or, dans le texte du T'ang chou, on voit d'une part que le commissaire chinois Kai Kia-yun s'unit à Baga tarkan ainsi qu'au roi de Tachkend et au roi de Kesch pour attaquer le kagan T'ou-ho-sien, fils de Sou-lou (cf. p. 83, lignes 23-25) et d'autre part que, l'année suivante (740), on décerna des récompenses et des titres honorifiques au k'iue-lu tch'ouo (kul tchour) ainsi qu'au roi de Tachkend et au roi de Kesch (cf. p. 84, lignes 22-26). Du rapprochement de ces deux textes il résulte avec évidence que Baga tarkan et le kul tchour sont une seule personne. Ainsi se trouve repoussée la dernière objection qu'on pouvait faire à l'identification du Kourçoul (kul tchour) des Arabes avec le Baga tarkan des Chinois.

Cela étant établi, on peut aller plus loin et montrer que Baga tarkan était le kul tchour de la tribu des Tch'ou-mou-koen; c'est ce qui résulte des textes suivants: Le kagan T'ou-ho-sien ayant été fait prisonnier le huitième mois de l'année 739 (Tse tche t'ong kien), dès le neuvième mois «la tribu du kul tchour du (gouvernement de) Fou-yen des Tch'ou-mou-koen

rts t1 M (sic) IN   (cf. p. 67, n. 2, lignes 13-14), la tribu des Pa-sai-kan

(cf. p. 34, ligne 11), la tribu des Chou-ni-che y   )   (cf. p. 34, n. 7), la

tribu A-si-ki pq. 7 C   (cf. p. 34, ligne 9), la tribu Kong-yue   A (cf. p.122, n.1) et la

tribu Ko-hi å 4 (cf. p. 68, ligue 14 de la n.) envoyèrent toutes des émissaires pour remer-
cier l'empereur de sa bonté et demander à faire partie de l'empire (Tch'e fou yuen koei, chap.

 
 
 
             
     

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