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0302 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 302 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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292   EDOUARD CHAVANNES.

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depuis l'Est de Merw jusqu'au Wakhân et au Chighnân dans les Pamirs.

Nous comprenons mieux dès lors le rôle important que joua ce pays comme

chef de la résistance à l'invasion arabe, soit qu'il donnât asile aux derniers

représentants de la dynastie sassanide, soit qu'il cherchât à grouper en un

faisceau compact les principautés qui l'entouraient.

Au printemps de l'année 719, Tou-sa (Tougschâda) po-t'i, roi de Ngan

(Boukhârâ), Na-lo-yen (Nârâyana), roi de Kiu-mi (Koumedh = Karategin)

et 0u-le-kia (Ghourek), roi de K'ang (Samarkand), vinrent en même temps

supplier la Chine d'intervenir en leur faveur contre les Arabes. Nous avons

conservé leurs trois requêtes 1): Tougschâda demande que l'empereur or-

donne aux Turgäch de venir à son secours; lui-même unira ses troupes aux

leurs et la victoire sera certaine. Nârâyana se plaint d'avoir été entière-

ment dépouillé par les Arabes; il souhaite que la Chine lui fasse rendre

justice et promet en retour de monter fidèlement la garde à la porte occi-

dentale de l'empire. Quant à Ghourek, il déclare que son pays est sur le

pied de guerre depuis trente-cinq années; il rappelle le siège dirigé contre

Samarkand en l'an 712 par l'émir Qotaïba (I-mi Kiu-ti po) 2); enfin, faisant

allusion à une prédiction qui avait cours dans les pays d'Occident et qui

limitait à cent années la durée de la domination arabe, il annonce que le

terme est enfin venu où leurs succès doivent prendre fin et il estime qu'il

faut les attaquer sans plus tarder.   Le Tokharestan s'associa-t-il à ces

démarches? La chose est vraisemblable, car le sixième mois de cette même

année 719, arrivait à Tch'ang-ngan uu ambassadeur de Ti-che (Têsch), roi

de Djaghânyân et jabgou du Tokharestan 3); il était accompagné d'un cer-

tain Ta-mou-clic qui fut le premier à introduire en Chine une religion

qui paraît avoir été celle de Mo-ni, c'est-à-dire vraisemblablement le

Manichéisme.

Si l'empereur n'envoya pas aussitôt une armée contre les Arabes, du

moins encouragea-t-il ceux qui les combattaient; le quatrième mois de

l'année 720, il chargea des émissaires d'aller conférer aux rois d'Ou-

tch'ang (Oudyâna), Kou-tou (Khottal) et Kiu-wei (Yassine) le brevet de roi

pour les récompenser d'avoir tenu tête aux Arabes 4). Cette même année,

et sans doute par la même occasion, il donnait le titre de roi au roi de

Hou-mi (Wakhân) 5).

           
  1. Cf. p. 203-205.

  2. Cf. p. 205, ligne 2.

  3. Cf. p. 157, n. 5.

  4. Cf. p. 129, lignes 4-9 et n. 2.

  5. Cf. p. 165, lignes 10-12.