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0303 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 303 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000256
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DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAī;X.   293

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Encore en cette année 720, le neuvième mois, l'empereur nommait roi

du Zâboulistân le hie-li- fa de l'Arokhadj , et roi du Kapiça le tegin de

l'Arokhadj 1). L'Arokhadj n'est autre que le Zâboulistân lui-même, et le

hie-li-fa de ce pays était le véritable roi de ce pays qui portait ce titre turc,

vestige de l'ancienne suzeraineté des Turcs occidentaux. Le roi du Zâbou-

listân avait conquis le Kapiça; il avait sans doute chargé de le gouverner

un de ses frères ou un de ses fils ayant le titre de tegin, et c'est pourquoi

le roi du Kapiça avait le titre de tegin de l'Arokhadj ou Zâboulistân.

Par les auteurs arabes nous savons d'ailleurs que, entre 710 et 720, le roi

ou Zambîl du Zâboulistân avait réussi à empêcher les Arabes de pénétrer

dans son pays 2).

C'est aussi en 720 que la Chine conféra par brevet le titre de roi

au roi du Cachemire Tchandrâpîda 3). La simultanéité des démarches faites

dans le Zâboulistân et le Cachemire n'est pas l'effet du hasard; elle pro-

vient de ce que ces deux états faisaient alors cause commune. La Chine

trouvait en eux des alliés, non seulement contre les Arabes, mais encore

contre les Tibétains; on en a la preuve dans une requête du roi du Zâbou-

listân qui parvint à la cour du Fils du Ciel en 724 et qui relate un inci-

dent assez singulier 4) : en 722, les Chinois avaient envoyé des secours au

roi du petit Pou-lu (Gilghit) menacé par les Tibétains et lui avaient assuré

la victoire 5) ; or le btsanpo tibétain se trouvait avoir épousé, quinze ans

auparavant une infante de Chine, la princesse de Kin-tch'eng; la position

de celle-ci devint fort difficile lorsque les hostilités eurent éclaté entre

l'empire et le Tibet; elle songea donc à se réfugier dans le Cachemire ;

le roi du Cachemire se déclara prêt à la recevoir, et, pour être en

mesure de repousser les Tibétains, il demanda au roi du Zâboulistân

de lui prêter main-forte. C'est alors que le tegin roi du Zâboulistân

expédia un messager en Chine afin d'obtenir des instructions; l'empereur

loua les bonnes dispositions des deux rois, mais aucune suite ne fut

donnée à cette affaire et la princesse de Kin-tch'eng resta au Tibet où elle

mourut en 7416).

En 727, le jabgou du Tokharestan envoie en Chine une lettre qui

n'est qu'un long cri de détresse 7) : son père a été fait prisonnier par les

  1. Cf. p. 161, n. 1. ~

  2. Cf. M a r q u a r t, Erânsahr, p. 290.

  1. Cf. p. 166.

  2. Cf. p. 205-206.

  3. Cf. p. 150, n. 5.

  4. Cf. Bushell, The early history of Tibet, Journ. of the R. A. S., N. S., t. XII, p. 472-473.

  5. Cf. p. 206-207.