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0031 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 31 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LA NATIVITÉ   29

cesseurs, le Bouddha Dîpankara, la prédiction de sa haute destinée. On peut en effet considérer que c'est à partir de ce moment que le Bodhisattva se sait définitivement engagé dans la voie qui devait le conduire à l'Illumination parfaite. La seconde phase s'intercale entre sa dernière réincarnation sur la terre et l'obtention de la Sambodhi : si on compare la première à l'état larvaire d'un papillon, celle-ci correspondrait donc au laps de temps que met l'insecte parfait à sortir de la chrysalide où s'est enfermée la chenille. La troisième enfin, dite « proche », est réservée à la carrière enseignante du Bouddha parfaitement accompli : « Voilà, nous répète à plusieurs reprises l'auteur, ce qu'il vous faut savoir » ; et nous ne pouvons que nous incliner devant son opinion, puisque nous n'avons pas voix au chapitre. Qu'on nous permette toutefois une remarque. De cette division tripartite il ressort clairement que la dernière vie du Maître, partagée entre deux périodes, a deux fois plus d'importance dans l'esprit du moine que l'insondable 'passé dont elle est l'aboutissement. Il en est selon lui du Bouddha comme de cette plante qui, nous dit le poète, « Ayant vécu cent ans n'a fleuri qu'un seul jour » : évidemment le jour où s'épanouit sa floraison l'emporte de beaucoup en intérêt sur le siècle d'obscure végétation qui l'a préparées Forts de cet orthodoxe précédent, nous n'hésiterons donc pas à prendre à notre tour un parti décisif. Nous laisserons résolument de côté les innombrables Vies antérieures (aussi bien faudrait-il un volume particulier pour résumer cette multitude de contes moraux), et nous ferons débuter la biographie de Çâkya-mouni juste à la veille de son ultime existence terrestre, la seule qui soit, au moins partiellement, historique. En revanche, rien ne nous empêchera de la conduire jusqu'à son terme définitif : car si les traditions relatives au Bouddha ne peuvent` avoir de terminus a quo qu'en vertu d'un choix arbitraire, elles comportent dans le Parinirvâna le plus irrévocable terminus ad quem qui se puisse concevoir.

III. LE SÉJOUR DANS LE CIEL DES TOUSHITAS. — Or donc, au cours de son avant-dernière renaissance, le futur Bouddha de notre âge (car chaque won a le sien et notre Çâkya-mouni n'est qu'un numéro dans la série) résidait dans le ciel des dieux Toushitas sous le nom de Çvêta-kêtou, « Celui qui a un étendard blanc » ; et c'est de là qu'il est descendu s'incarner une dernière fois ici-bas dans le sein de sa mère Mâyâ pour le salut de tous les êtres. Ainsi, du moins, parlent et écrivent les bouddhistes : et, quand il lit ces textes ou écoute ces discours, l'Européen croit reconnaître des doctrines qui lui sont déjà familières. C'est en quoi il se trompe étrangement. Assurément il est aussi dit et écrit chez nous que le Christ est descendu s'incarner dans le sein de la Vierge Marie afin de sauver l'humanité : c'est même le dogme essentiel et le plus grand miracle du christianisme que cette descente du Fils de Dieu sur la terre. Mais proposez ce fait, pour nous unique et surnaturel, à l'admiration et à la vénération