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0047 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 47 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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CHAPITRE Il

LA NATIVITÉ. — II. APRÈS L'ENFANTEMENT

Enfin l'Enfant-Bouddha est né ; et nous voici sortis de ce scabreux mélange de mythologie et d'obstétrique, de détails gynécologiques et de scrupules de piété. Mais si nbus nous sentons déjà rassasiés de merveilles, il n'en est pas de même de la Communauté bouddhique : celle-ci va continuer d'échafauder miracles sur miracles sous couleur d'écrire une biographie de son fondateur. Est-ce à dire que ce débordement de mythomanie ne rencontrât pas d'incrédules dans l'Inde ancienne ? On se tromperait de le croire. Les hagiographes eux-mêmes ont prévu le mal qu'ils auraient à faire admettre par tout le monde leurs mirifiques inventions. L'un d'eux met dans la bouche du Bouddha accompli la prédiction, sans doute déjà réalisée, qu'un temps viendra où des moines et des laïques aussi ignorants que présomptueux ne voudront plus croire à la parfaite pureté du Bodhisattva durant les diverses phases de sa réincarnation dernière. Ils se rassembleront dans les coins pour y tenir des conciliabules et se dire : « Non, mais vous croyez cela, vous, qu'il ait pu séjourner dans le sein maternel et en sortir sans contracter aucune souillure ?... » Sur quoi le pieux rédacteur, outré de leur manque de foi, leur fait prédire par le Maître en personne qu'ils seront précipités au plus profond des enfers. D'autres textes usent de procédés d'apologétique moins expéditifs, mais non moins connus. Ils consentent à discuter, sans en avoir l'air, avec ces sceptiques en invoquant, comme en passant, nombre de précédents empruntés à la vieille mythologie brahmanique. Plus explicite encore est un passage conservé en chinois : on vient -de raconter au roi Çouddhodana tous les prodiges qui ont accompagné la nativité de son fils ; et là-dessus le bon roi déclare tout net à ses ministres qu'il se contenterait fort bourgeoisement d'un enfant normal et qu'à entendre toutes ces étranges histoires il finit par ne plus savoir s'il doit en rire ou en pleurer. Naturellement son premier ministre proteste qu'il n'y a pas d'hésitation possible, et qu'il doit se réjouir ; et, pour achever de le rassurer, il lui cite les naissances extraordinaires de maints grands personnages du passé : c'est Mândhâtar qui naît de la tête, Kakshîvat de l'aisselle, Prithou de la main, Aourva de la cuisse de son père ; c'est l'ancêtre même de la maison des Çâkyas, Ikshvâkou, souche de la dynastie so-