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0050 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 50 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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48   LE CYCLE DE KAPILAVASTOU

Bienheureux. Qui a reçu dans ses bras le nouveau-né ?Qui lui a donné le bain habituel en pareil cas ? Comment a-t-il immédiatement manifesté sa prééminence sur tous les êtres ? Quels prodiges ont signalé sa venue au monde ? Qui lui a tiré son horoscope ? Qui l'a élevé ? Quelle éducation a-t-il reçue ? Et, à cette occasion, quelles preuves a-t-il données aux siens de sa supériorité physique aussi bien qu'intellectuelle ? Autant de questions que se posent inévitablement les zélateurs, mais qui leur viennent généralement à l'esprit trop tard pour être encore susceptibles de recevoir une réponse de caractère historique — c'est-à-dire fondée sur des témoignages contemporains et dignes de foi. Qu'à cela ne tienne : en l'absence de renseignements précis, l'imagination ne se donne que plus librement carrière ; et c'est ainsi que les hagiographes bouddhistes n'ont pas craint d'improviser sur tous ces points les inventions les plus extravagantes. Disons-le d'avance et sans ambages : il n'y a presque rien dans leurs élucubrations qui mérite créance ; et si tel épisode se trouve avoir un fond de vraisemblance, les variations des textes à son sujet en dénoncent le caractère irrémédiablement fictif. Aussi ne nous attarderions-nous pas à les exposer si le rôle considérable joué dans l'imagerie par ces savantes mises en scène élaborées après coup n'attestait l'importance qu'elles avaient prise dans la dévotion populaire.

Tout d'abord il va de soi que seules des mains divines seront dignes de recevoir le Bodhisattva à sa sortie du flanc maternel. L'Inde ne s'est pas inquiétée de savoir s'il était convenable d'introduire ainsi des dieux, personnages masculins, aux côtés d'une parturiente à demi nue ; c'est la pudeur sino-tibétaine qui s'avisera plus tard de ne faire apparaître l'enfant qu'à travers la large manche de la robe de sa mère et exigera des dieux qu'ils se transforment en matrones avant de s'approcher de Mâyâ. Dans la tradition écrite du Nord-Ouest, c'est Indra et Brahma qui font ainsi l'office de sages-femmes. Sur les monuments figurés de même provenance, c'est plus précisément Indra ; rejeté par les lois de la perspective tantôt au second rang, tantôt du côté opposé du panneau, Brahma reste simple spectateur en attendant de devenir à son tour premier acolyte dans les scènes postérieures à la . vocation religieuse. Sur les sculptures d'Amarâvatî comme dans la tradition pâli, ce sont les quatre dieux des quatre points cardinaux qui tiennent ensemble le très long lange sur lequel lé futur Bouddha n'est représenté que par la marque de ses pieds sacrés. Mais ne vous faites à ce propos aucun souci : personne ne vous demande de choisir entre ces versions contradictoires. Quand Hivan-tsang a visité le parc de Loumbinî, on lui a montré côte à

côte les deux places, celle où Indra avait reçu et emmailloté l'enfant du miracle, et celle où les « Quatre rois célestes » lui avaient

rendu le même office avec les mêmes étoffes divines. A quoi bon perdre son temps en controverses stériles alors qu'il est tellement