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0051 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 51 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LA NATIVITÉ   49

plus simple de percevoir deux fois, sur l'un et l'autre site, l'offrande attendue du pèlerin ? Les sacristains italiens le savent bien. qui à Rome font voir, en deux endroits différents, avec la même conviction, la place de la crucifixion de st Pierre.

III. LE BAIN. - Quelles que soient d'ailleurs les mains qui l'aient reçu, le Bodhisattva s'en échappe aussitôt dans sa hâte de prendre pied sur cette terre, qui matériellement ou spirituellement parlant, doit devenir son empire : en preuve de quoi un parasol et un chasse-mouches, emblèmes indiens de la royauté, se manifestent sans plus tarder au-dessus de sa tête. Le voici donc debout sur le sol, ou plus exactement sur un lotus miraculeusement éclos du sol pour lui en épargner le trop grossier contact : que va-t-il advenir ensuite ? Nos deux principales sources cornmencent par maintenir que, selon la coutume universelle, le Bain du nouveau-né a immédiatement suivi l'accouchement ; cela ne les empêche pas de déclarer un peu plus loin que le Bodhisattva, « aussitôt né », commença par faire les « Sept Pas » (car, bien entendu, il savait déjà marcher et même parler dès sa naissance). Ce dernier ordre est celui qui fut définitivement adopté par l'École de Gandhâra tandis que les stèles postérieures de la vallée du Gange combinent tant bien que mal les deux épisodes dans le même cadre. Puisque nous ne pouvons les exposer verbalement tous deux à la fois, nous commencerons, d'accord avec les textes pâli, par les ablutions rituelles, trop heureux de n'avoir pas à opter entre les différentes façons dont on nous dit qu'elles furent administrées.

C'est qu'en effet au sujet du Bain la tradition est des plus flottantes : aussi bien, étant donnée l'indéfectible pureté du Bodhisattva, il ne pouvait s'agir que d'une simple formalité, dépourvue de toute urgence. Sur un seul point les textes sont curieusement d'accord, c'est que ce bain comportait un double afflux, l'un d'eau chaude et l'autre d'eau froide. Tantôt c'est de terre que ces deux courants s'empressent de sourdre et de remplir deux bassins pour baigner l'enfant « pareil à une statue d'or ». Tantôt, au contraire, il semble qu'ils tombent du ciel comme une pluie. Quelqu'un inventa mieux : c'était une croyance. jadis répandue dans l'Inde et que nous avons trouvée encore vivante au Cachemire, que les fontaines, étangs et lacs sont hantés par des sortes d'ondins appelés Nâga. L'imagination populaire se les représente comme des génies de forme mi-humaine et mi-serpentine. Pour deux des plus célèbres d'entre eux, Nanda et son cadet Oupananda, l'occasion était belle de se montrer à mi-corps dans les airs afin de mieux diriger sur le Bodhisattva le double jet de leur douche écossaise. L'idée avait fait fortune, car au jardin de Lqumbinî on montrait côte à côte la place où les deux « dragons » avaient douché le divin enfant, et les deux sources jumelles, non moins miraculeusement apparues, qui avaient fourni l'eau de son bain. Tout s'arrangeait donc bien ainsi ; mais quoi, pouvait-on

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