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0055 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 55 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LA NATIVITÉ   53

au moins des sept joyaux restaient en tout état de cause utilisables par la suite. Pour plus de sûreté, on fait naître au même

instant, outre cinq mille nobles garçons, dix mille jeunes filles de

bonne famille, ayant à leur tête la future épouse Yaçodharâ, et, outre huit cents servantes, huit cents esclaves mâles ayant

à leur tête Tchandaka, le futur meneur du cheval, tandis que (sans préjudice de cinq mille éléphantes) dix mille juments mettent bas dix mille poulains, ayant à leur tête le futur destrier lui-même, de son nom Kanthaka. Suit encore une liste de dons de joyeux avènement que l'univers produit spontanément en offrande au Prédestiné. Or c'est la coutume dans l'Inde de ne nommer l'enfant que quelques jours après sa naissance et, autant que possible, d'après quelqu'une des circonstances qui ont marqué celle-ci. Aussitôt le pieux rédacteur enchaîne : comme tous (sarva) les désirs et besoins (artha) de Çouddhodana se trouvent ainsi comblés (siddha) par la grâce de son rejeton supposé, il décide de l'appeler Sarva-artha-siddha ou, plus brièvement, Siddhârtha : ce qui équivaut à peu près à dire en français que, devant la prospérité apportée dans sa maison par le petit prince, le roi prend le parti de l'appeler Prosper.

Est-ce là tout ? — Pas encore : à chaque fois que la légende tient un filon d'édification, elle entend l'exploiter à fond. Comment souffrirait-elle de paraître ne pas penser à tout et ne pas tout prévoir d'avance ? Aussi la tradition postérieure prendra-t-elle soin de noter la naissance simultanée de tous les personnages, voire de tous les objets qui auront plus tard l'occasion de paraître aux côtés du Bouddha et de jouer un rôle dans sa biographie. C'est ainsi que le commentateur singhalais ne se contente `pas de porter sur sa liste des sept « nés ensemble », le nom d'Oudâyin, le compagnon de jeux du petit prince ; il ajoute encore expressément le ficus religiosa sous lequel le Bodhisattva doit atteindre plus tard à l'Illumination. De leur côté les textes tibétains croient devoir également nommer à l'avance les rois contemporains du, Maître et avec lesquels il entrera forcément en relations, à commencer par Bimbisâra du Magadha et Prasenadjit du Koçala. Enfin ils ne refusent pas la même faveur au génie familier qui, foudre en main — d'où son nom de Vadjrapâni — se constituera le garde du corps du Bienheureux et le suivra partout comme son ombre : aussi bien représente-t-il ce que les Grecs auraient appelé son daimôn, les Latins son genius, les Perses son fravarti et les chrétiens son ange gardien.

VI. LA PRÉSENTATION AU TEMPLE. - Après la Nativité, le Bain et les Sept pas nous n'avons plus rien à faire au parc de Loumbinî ; et puisque la naissance' du futur Bouddha en ce lieu est, selon toute apparence, un fait historique., le retour à Kapilavastou, qui à présent s'impose, l'est aussi. Le difficile est de le dépouiller de tous les enjolivements dont les Écritures l'enrobent. Tel est le revers des mythes imaginés à dessein et après coup ;