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0060 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 60 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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58   LE CYCLE DE KAPILAVASTOU

a fini par fixer la date de la Nativité du Bouddha au mois de vaiçâkha (avril-mai) et par s'inquiéter des astérismes régnant à cette époque de l'année. Mais les vieux devins brahmaniques auxquels il est fait appel pour le Bodhisattva n'étaient pas encore de véritables astrologues : ils se contentaient d'être des diseurs de bonne aventure. Ainsi que l'indique leur nom, leur métier était d'observer les signes corporels du sujet soumis à leur expertise et de pronostiquer d'après eux la destinée qui l'attendait. Ceci est le premier point à retenir.

Seconde question : comment procédaient-ils ? — D'une façon fort méthodique. Conformément au génie systématique des vieux théoriciens indiens, ces différents signes, tous purement physiques, avaient été classés, numérotés et répartis entre deux séries, d'une part celle des trente-deux marques caractéristiques principales et de l'autre celle des quatre-vingts indications secondaires, celles-ci n'étant d'ailleurs qu'une reprise plus détaillée de celles-là. Il suffisait donc de se reporter successivement aux différents item du catalogue constitué par la mise bout à bout de ces deux listes et de les rechercher un à un sur le patient — à peu près comme tant de touristes passent leur temps à vérifier sur les monuments les indications de leur guide. On constatait ainsi tour à tour si le nouveau-né avait ou non un large crâne bien arrondi ; des cheveux noirs moirés et bouclant tous vers la droite ; un front large et uni ; un petit cercle de poils entre les sourcils ; des yeux noirs ; quarante-deux dents blanches, toutes égales ; une langue longue et flexible, une mâchoire de, lion ; une peau fine et dorée ; des épaules bien tournées... ; et ainsi de suite, en continuant par la largeur de sa poitrine, la longueur de ses bras qui doivent lui tomber jusqu'aux genoux, et l'élégance de ses jambes de cerf, pour finir par ses doigts de pieds. Cette première inspection achevée, on la recommençait en sens inverse, à l'aide et dans l'ordre des quatre-vingts caractères secondaires, depuis les ongles des orteils jusqu'au sommet de la tête. Nous épargnerons au lecteur ces énumérations fastidieuses : il lui suffit de savoir que l'enfant qui réunissait tous ces signes particuliers — et tel fut naturellement le cas de Siddhârtha — ne pouvait que devenir un « grand homme ».

En troisième lieu (soyons, nous aussi, méthodiques) il ressort de ce qui précède, ainsi que l'a bien vu Émile Senart, que le catalogue des signes et sous-signes n'est ni de l'invention ni de la composition des bouddhistes et qu'il existait antérieurement à l'emploi qu'ils en ont fait. Loin de s'en cacher leurs Écritures insistent pour le ranger au nombre des vieux manuels techniques des brahmanes. Il n'en reste pas moins que c'est eux qui, en l'appliquant point par point à la personne de leur Maître naissant, nous en ont fait connaître tout l'essentiel, -- à nous et. avant nous, à leurs innombrables convertis de l'Asie centrale et Extrême-orientale. Aussi était-il inévitable qu'avec le temps il ait fini par