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0063 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 63 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LA NATIVITÉ   61

au gré de ses partialités ou de ses préventions... Ce serait aller un peu vite en besogne. Il ne suffit pas en pareil cas de s'en fier à des souvenirs plus ou moins superficiels : il faut aller jusqu'au fond des choses, en d'autres termes se reporter directement aux sources. Plus frappant paraît être ici l'accord entre les deux traditions, la bouddhique et la chrétienne, et mieux nous apprendrons par cette nouvelle expérience à quel point les plus séduisantes apparences peuvent induire parfois en erreur. Que nous dit en effet le Lalita-vistara ?

En ce temps-là le grand rishi Asita demeurait sur le versant de l'Himâ laya, le roi des montagnes, en compagnie de Naradatta, le fils de sa sueur, et il était doué des cinq facultés surnaturelles. Dès la naissance du Bodhisattva il aperçut nombre de merveilles, de prodiges et de miracles. Dans le firmament les Fils-de-dieux, pleins d'allégresse, couraient çà et là, en agitant leurs écharpes. A cette vue il se dit : « Allons, il faut que je regarde autour de moi. » Embrassant de son regard divin l'ensemble de l'Inde, il s'aperçut que dans la grand-ville qui porte le nom de Kapila, dans la maison du roi Çouddhodana, était né un petit prince resplendissant de cent splendeurs sacrées, loué de tout l'univers, ayant le corps orné des trente-deux marques caractéristiques du grand homme. Et, l'ayant vu, il s'adressa au novice Naradatta : « Sache-le, ô novice, dans l'Inde vient d'apparaître un grand trésor. Dans la grand-ville de Kapilavastou, dans la maison du roi Çouddhodana est né un petit prince resplendissant de cent splendeurs sacrées, loué de tout l'univers, doté des trente-deux marques caractéristiques du grand homme. Et s'il persiste à demeurer dans la maison (entendez : s'il mène la vie laïque), il deviendra un Monarque souverain du monde, chef d'une grande armée en quatre corps, victorieux, juste, un vrai roi de la Loi, dévoué à son peuple, plein d'héroïsme et possesseur des sept joyaux. Et en outre il possédera mille fils, tous guerriers vaillants, héroïques, beaux de leur personne, écraseurs des armées ennemies. Toute la circonférence de cette terre jusqu'à l'Océan qui l'entoure, sans avoir à recourir aux pénalités ni à la guerre, après l'avoir conquise et soùmise, il régnera sur elle par droit de suprême seigneurie. Si au contraire il quitte la maison pour embrasser la vie errante (entendez : s'il se fait religieux) il deviendra le Prédestiné, le Saint, le parfaitement Illuminé, le Guide que nul autre ne guide, le Précepteur du monde, le parfait Bouddha. C'est pourquoi nous allons tous deux lui rendre visite. » Et alors le grand rishi Asita, en compagnie de son neveu Naradatta, s'élançant du firmament comme le ferait un cygne, se rendit en volant à la grand-ville de Kapilavastou. Aussitôt arrivé, il résorba son pouvoir magique, entra pédestrement dans la grand-ville de Kapilavastou, et se rendit à l'endroit où se trouvait la résidence du roi Çouddhodana : s'y étant rendu, il se tint debout « la porte.

Cependant le grand rishi Asita vit qu'à la porte du roi Çouddhodana plusieurs centaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées. Alors le grand rishi Asita, s'étant approché du gardien de la porte, lui dit : « Hé, l'homme, va faire savoir au roi Çouddhodana qu'un rishi se tient à sa porte. — Bien, dit le portier, et, docile à la parole du grand rishi Asita, il se rendit près du roi Çouddhodana ; s'y étant rendu, il le salua et lui dit : « Sachez-le, Sire, un très vieux rishi, usé par l'âge, se tient à la porte, et voici ses paroles : « Je suis désireux de voir le roi. » Et le roi Çouddhodana, ayant fait préparer un siège pour le grand rishi Asita, dit à l'homme : « Que le rishi entre. » Et cet homme, étant sorti du palais royal, dit au grand rishi Asita : « Entre. »

Et alors le grand rishi Asita se rendit près du roi Çouddhodana : s'y étant rendu, il se tint debout devant lui et lui dit : « Sois victorieux, ô grand

roi,   un long règne, gouverne selon la justice. » Et le roi Çouddhodana,