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0064 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 64 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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62   LE CYCLE DE KAPILAVASTOU

ayant rempli à l'égard du grand rishi Asita les devoirs de l'hospitalité et lu ayant fait le meilleur des accueils, l'invita à s'asseoir ; et, le sachant confortablement assis, avec respect et vénération il lui dit : « Je ne me souviens pas, ô rishi, de t'avoir déjà vu ; pourquoi donc es-tu venu et dans quel dessein ? » Ainsi interpellé, le grand rishi Asita répondit au roi Çouddhodana : « Il t'est né un fils, ô grand roi ; ce qui m'amène c'est le désir de le voir. » Le roi dit : « Le petit prince dort, ô grand rishi ; prends patience un instant jusqu'à ce qu'il se lève. » Le rishi dit : « De tels grands hommes, ô grand roi, ne dorment pas longtemps ; de tels hommes de bien veillent d'habitude. »

Cependant, le Bodhisattva, par condescendance pour le grand rishi Asita, donna un signe de réveil. Et alors le roi Çouddhodana, ayant avec toutes précautions pris dans ses deux mains le petit prince Sarvârthasiddha, le présenta au grand rishi Asita. Et quand celui-ci, ayant contemplé le Bodhisattva, eut vu qu'il avait le corps orné des trente-deux marques caractéristiques du grand homme et des quatre-vingts signes secondaires, que sa beauté surpassait celle de Çakra, de Brahma et des Gardiens du monde, que son éclat surpassait celui de cent mille soleils et qu'il était beau de tous ses membres, il lui échappa cette exclamation : « En vérité c'est une merveilleuse personnalité qui est apparue en ce monde ! » Se levant de son siège et saluant, il tomba aux pieds du Bodhisattva ; puis, après avoir tourné autour de lui en le gardant à main droite, il le prit dans son giron et entra en méditation...

[Nous supprimons ici une maladroite interpolation de quelques lignes qui, pour mieux tirer les choses en longueur à coups de répétitions, réserve encore la question du choix de l'enfant entre les deux voies qui s'ouvrent devant lui ; la suite prouve qu'Asita n'a déjà plus le moindre doute à ce sujet.]

Et là-dessus il se mit à gémir et à verser des larmes et à pousser de profonds soupirs. Et à cette vue le roi Çouddhodana, frissonnant de tous ses pores, en grande hâte, le coeur plein d'affliction, dit au grand rishi Asita : « Pourquoi est-ce donc, ô rishi, que tu gémis, que tu verses des larmes et que tu pousses de profonds soupirs ? Pourvu que rien ne menace l'enfant ! » Ainsi interpellé, le grand rishi Asita dit au roi Çouddhodana : « O grand roi, ce n'est pas sur le petit prince que je pleure, et rien ne le menace. Non, c'est sur moi-même que je pleure. — Et pourquoi cela ? — C'est que, grand roi, je suis déjà très vieux et tout usé par l'âge ; or, immanquablement, le petit prince Sarvârthasiddha s'illuminera de la suprême et parfaite Illumination, et, devenu parfaitement Illuminé, il fera tourner la roue sans pareille de la Loi, cette roue que nul autre en ce monde, ni moine, ni brahmane, ni divinité n'a encore fait tourner. Pour le bien, pour le bonheur du monde, y compris les dieux, il enseignera la Loi, salutaire en son commencement, salutaire en son milieu, salutaire en sa fin, et révélera aux êtres une pratique morale avantageuse, intelligible, unique, complète, parfaitement claire et pure. En suite de quoi les êtres soumis par nature à la nécessité de la renaissance seront délivrés de la renaissance, et, du même coup, de la vieillesse, de la maladie, du chagrin, de la plainte, de la douleur, du désespoir, de l'épuisement. Les êtres brûlés par le feu du désir, de la haine et de l'égarement, il les rafraîchira par l'ondée de sa Bonne-Loi. Les êtres égarés par la séduction des fausses doctrines et engagés dans un mauvais chemin, il les remettra dans le droit chemin, le chemin du Nirvâna. Les êtres emprisonnés dans la cage de la transmigration, ligotés dans les liens des passions, il les délivrera de leurs liens. Les êtres aveuglés par la taie des obscures ténèbres de l'ignorance, il leur désillera l'oeil de la sapience. Les êtres blessés par les dards des passions, il leur extirpera ces épines. De même, ô grand roi, qu'une fleur de ficus glomerata n'apparaît qu'à de longs intervalles dans le monde, de même, ô grand roi, ce n'est qu'à de longs intervalles, après beaucoup de millions de myriades de millions d'æons, que les Bienheureux Bouddhas apparaissent dans le

' monde. Or ce petit prince, immanquablement, -s'illuminera de la suprême