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0065 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 65 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LA NATIVITÉ   63

et parfaite Illumination, et, devenu le parfaitement Illuminé, il fera passer des centaines de milliers de millions de myriades de millions d'êtres à l'autre rive de l'océan des transmigrations et les établira dans l'absence de mort. Et quand je me dis que je ne verrai pas cette perle des Bouddhas, c'est alors, ô grand roi, que je pleure et que, le coeur plein d'affliction, je soupire profondément. »

[Suivent les énumérations des trente-deux caractères principaux et des quatre-vingts signes secondaires présentés par l'enfant et la conclusion inévitable se répète : « Immanquablement, il entrera en religion. »]

Et alors le roi Çouddhodana, ayant entendu de la bouche du grand rishi Asita cette prédiction au sujet du petit prince, content, ravi, transporté de joie, plein de satisfaction et d'allégresse, se leva de son siège et, tombant aux pieds du Bodhisattva, prononça cette stance :

« Toi que les dieux avec Indra adorent, Toi, l'objet des hommages des rishis, Toi le médecin de tout cet univers, Seigneur, moi aussi, je t'adore. »

Puis le roi Çouddhodana rassasia le grand rishi Asita ainsi que son neveu Naradatta avec la nourriture qui convenait, et, les ayant nourris et vêtus, il fit le tour de leurs personnes en les tenant à main droite. Et alors le grand rishi Asita, grâce à son pouvoir magique, s'en alla par la voie des airs et s'en retourna à son ermitage. »

Comparez à présent ce que nous dit, avec infiniment moins de verbosité, l'Évangile selon st Luc :

« Or il y avait à Jérusalem un homme dont le nom était Siméon. Cet homme était pieux et juste, il attendait la consolation d'Israël et l'Esprit saint était sur lui. Et il lui avait été révélé par le Saint-Esprit qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint donc au temple dans l'esprit ; et comme les parents apportaient l'Enfant-Jésus pour accomplir à son égard les prescriptions de la Loi, il le prit entre ses bras,. bénit Dieu et dit : « Maintenant, Seigneur, tu laisses aller en paix ton serviteur selon ta parole : car mes yeux ont vu ton salut que tu as préparé pour être à la face de tous les peuples la lumière qui doit éclairer les nations et la gloire de ton peuple d'Israël. » Et son père Joseph et sa mère étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de lui... »

Vous avez lu, et, à mesure que vous lisiez, vous avez vu les analogies se dissiper et nombre de divergences s'installer à leur place. Tout d'abord le cadre comme les circonstances des deux entrevues sont nettement différents, .et d'ailleurs, dans les deux cas, également vraisemblables ; mais ceci ne serait rien. Ce qui compte et tranche la question, c'est que, si les gestes des deux vieillards sont pareils, leurs attitudes mentales sont directement contraires. Asita pleure, alors que Siméon se réjouit ; le premier se désole de devoir mourir trop tôt, le second entonne un cantique d'allégresse parce qu'il a "vécu assez tard ; et le contexte prend soin de justifier la joie de l'un comme la tristesse de l'autre. Tout compte fait, le rapport entre les deux épisodes se résume en ceci qu'un vieillard inspiré, tenant dans ses bras un enfant prédestiné, prophétise devant ses parents émerveillés l'avènement d'un Sauveur du monde. Assurément nul ne disconviendra que cette analogie ne soit un fait intéressant à relever : mais qui ne