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0081 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 81 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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ENFANCE ET JEUNESSE   79

Viçvantara et nous montre ainsi côte à côte le don des chevaux et du char qui, pour le punir d'avoir livré à un mendiant le palladium du royaume, l'emmenaient en exil, lui, sa femme et leurs deux enfants. Nous voyons d'abord l'équipage en marche. Toute la famille se tient debout dans la caisse du véhicule, assez semblable â celle d'un char romain. Le prince en personne tient les rênes ; mais si les chevaux sont bien munis de guides ils ne sont reliés au char par aucun trait : en revanche, comme leur arrière-train touche presque le coffre, leur queue est soigneusement roulée et ramenée en avant de peur qu'ils ne balaient la figure des occupants avec ces chasse-mouches improvisés et peut-être malpropres. Au moment suivant de l'histoire sans paroles, quand ils ont été dételés, ils nous laissent apercevoir que le timon se termine par une sorte de joug auquel, à défaut de colliers, ils sont attachés par un licol. Ils né peuvent donc tirer qu'avec le cou, c'est-à-dire fort mal. Ceci achève de nous expliquer qu'ils doivent se mettre à quatre pour cela et que par suite les bas-reliefs ne nous montrent le plus souvent que des quadriges.

Il est un dernier point sur lequel nous pouvons d'autant mieux utiliser le témoignage des sculpteurs qu'il est entièrement d'accord avec celui des écrivains. Ni les uns ni les autres, à notre connaissance, ne décrivent ni ne figurent aucun assaut d'escrime, ni aucune course, ni aucun concours de saut : ils semblent n'avoir de place que pour la lutte à main plate et le tir à l'arc ; mais en revanche ils traitent ces deux sujets avec tant de complaisance que nous ne risquons pas de nous tromper en y voyant les deux sports les plus populaires de leur temps. La lutte, à tout le moins, l'est encore aujourd'hui : nous avons pu constater que l'annonce d'un match de lutteurs faisait courir tout Lahore. Les bas-reliefs gandhâriens nous montrent les jeunes Çâkyas aux prises, vêtus comme les athlètes modernes d'un simple caleçon : car il n'est

pas d'exercice moins encombré d'accessoires. Une compétition d'archers, même équipés d'avance, exige une préparation beau-

coup plus compliquée. L'on nous explique tout au long, comme

s'il en était besoin, qu'il faut délimiter le champ de tir, mesurer les distances, placer les cibles. Celles-ci, nous pouvons lire et voir,

sont ordinairement des tambours ou des timbales de fer, ou en-

core des troncs de palmier-éventail : on nous parle aussi d'images métalliques de sangliers. Pour la pose classique du tireur à l'arc

qui, à l'inverse du tireur à l'épée, se fend de la jambe gauche, le sanskrit a un mot spécial. N'oublions pas qu'au rapport d'Hérodote les archers indiens contemporains du Bouddha faisaient bonne figure dans l'armée de Xerxès : Mardonius en garda un contingent qui périt avec lui à Platées (479 av. J.-C.).

LES FIANÇAILLES. - Les vivants aussi vont vite ; tandis que nous nous occupions à butiner de côté et d'autre quelques informations précises, le petit Siddhârtha a grandi. Déjà il va sur ses seize ans, et dans le pays de mariages précoces qu'a toujours été