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0089 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 89 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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ENFANCE ET JEUNESSE   87

qui, sous le climat tropical, ne fait que répondre à un véritable besoin. Les vieilles villes indiennes étaient enserrées dans leurs enceintes de pierres, de briques ou de bois, et les terrasses des hautes maisons qui dominaient leurs étroites ruelles étaient le seul endroit où l'on pût respirer un peu librement. Aussi les riches marchands possédaient-ils tous hors les murs des parcs semés d'étangs de lotus, où de temps à autre ils allaient goûter la fraîcheur des ombrages, les ébats du bain froid et le divertissement du déjeuner sur l'herbe : et naturellement les femmes n'étaient pas les moins friandes de ces parties de plaisir à la campagne. Nous verrons bientôt la dévotion des premiers banquiers convertis transformer ces lieux charmants en ermitages à l'usage de la Communauté des moines bouddhiques. Tout ce que nous voulons retenir pour l'instant, c'est que les princes et les rois. bien qu'habitant sans doute de plus spacieuses demeures, ne se refusaient pas une occasion de délassement à la portée de simples bourgeois. Nous le savons par maintes descriptions littéraires, eux aussi avaient leurs jardins et leurs pavillons de plaisance, à la façon de ceux du village de Trianon, et aimaient à s'y. livrer en compagnie de leurs femmes à des amusements champêtres.

Si après avoir pris connaissance du cadre de son existence nous désirons en savoir plus long sur le train de vie qu'était censé avoir mené Siddhârtha, nous n'avons pas davantage besoin- de nous mettre en frais d'imagination : les textes sont là pour nous le dire. Dans un curieux passage le Bouddha prend soin d'exposer à ses disciples à quel point son père l'avait comblé de ses faveurs : « J'étais, ô moines, un beau prince héritier, le parangon des beaux princes héritiers ; et au beau prince héritier que j'étais le Çâkya mon père fit (tel ou tel don) pour mon agrément, pour mon plaisir, pour mon service... » Suit une longue énumération de tous ces présents, à commencer par les trois palais d'hiver, d'été et des pluies et à finir par les quatre parcs de plaisance situés chacun à l'un des points cardinaux de la cité ; et à l'occasion de chacun d'eux se répète, comme le refrain berceur d'une ballade, la phrase, que nous venons de citer. Cette litanie dénombre ainsi successivement des lits précieux couverts de tapis et surmontés de dais assortis à leur richesse ; des onguents et des parfums ; des guirlandes de fleurs odorantes ; des vêtements de fine étoffe de soie ou de laine ; des nourritures aussi variées que recherchées ; des moyens de transports de tout genre, éléphants, chevaux, chars, barques et litières ; un parasol, appareil pratique en même temps que signe d'honneur ; une troupe de gardes bien équipés,

etc... autant de choses que nous aurions pu deviner tout seuls comme faisant partie du décor extérieur d'une existence princière.

Mais voici enfin qui nous permet d'y pénétrer plus profondément : à ce beau prince héritier son père a encore donné les cinq sortes de jouissances sensuelles, à savoir : Io la danse, conçue à la mode indienne, déroulement plus ou moins hiératisé de poses plas-