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0107 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 107 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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ENFANCE ET JEUNESSE   I05

mais parmi leur constant entourage de dieux et de génies nous distinguons habituellement trois assistants d'aspect moins banal. L'un d'eux, le seul féminin, ne fait qu'une apparition épisodique. Dans la forme ancienne de la tradition, le prince, qui sait ses devoirs, ne veut pas s'éloigner sans jeter . un dernier regard sur Kapilavastou ; et pour que ce pieux désir rie le retarde pas dans sa fuite en le forçant à se retourner, c'est la terre elle-même qui tourne « comme une roue de potier » de façon à lui mettre sous les yeux sa capitale. Manoeuvre malaisée à saisir, et impossible à représenter aussi bien en peinture qu'en sculpture. Mais les artistes indo-grecs avaient d'autres ressources dans leur sac. Pour personnifier les villes, ils disposaient du type classique resté en honneur sur nos places publiques, et c'est ainsi qu'ils nous montrent la déesse de Kapilavastou, aussitôt reconnaissable à sa couronne crénelée, debout parmi les figurants rangés sur le passage du Bodhisattva. Jusqu'ici rien de surprenant : le point curieux est que le Lalita-vistara, usant exactement des mêmes procédés de rhétorique que Lucain dans sa Pharsale, évoque à son tour l'image éplorée de la ville natale et lui fait en vain haranguer son nourrisson. Nous ne la reverrons plus reparaître après cette prosopopée : au contraire les deux autres personnages demeureront jusqu'au bout intimement associés, bien que dans des intentions diamétralement opposées, aux faits et gestes du Prédestiné. Le premier ne joue qu'un rôle muet : il s'agit de ce Vadjrapâni, « le Porteur-du-foudre », que nous avons également vu naître en même temps que le prince et qui va désormais se constituer son garde du corps. Le second, divinité d'un rang infiniment plus relevé et parfois armée de l'arc de l'Amour, n'est autre que Mâra, celui que l'on • a surnommé, non sans raison, le Satan du bouddhisme. Il essaye sans 'succès de retenir le Bodhisattva en lui promettant dans sept jours l'empire de l'univers ; n'ayant pu lui barrer la route, il s'attache à ses pas « comme son ombre », guettant avec une persévérance toute diabolique un moment de faiblesse de sa part. De ceci aussi il convenait que nous fussions prévenus d'avance.

ti      LE RETOUR DE TCHANDAKA. - Pas plus que les obstacles maté-
riels dressés contre son évasion, ni les tentations de Mâra, ni les plaintes de sa ville natale n'arrêtent le prince. Il galope éperdument pendant tout ce qui reste de la moitié de la nuit, Tchandaka

Fvt      suivant le train à la façon des saïces indiens en s'accrochant aux
crins de l'unique monture. Le jour le surprend, l'un dit à six, l'autre à douze, un autre à trente lieues dans le Sud-Est de Kapilavastou, et là il s'arrête. Il juge la distance suffisante pour échapper aux émissaires que son père ne manquera pas de lancer à sa poursuite, et il ne veut pas fatiguer davantage écuyer et coursier. Aussitôt toute une cascade d'épisodes se précipitent. Ainsi qu'il arrive souvent, après avoir tant lanterné, les textes se mettent à courir la poste. Le premier soin du Bodhisattva est de congédier