National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0108 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 108 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000286
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

Io6   LE CYCLE DE KAPILAVASTOU

l'innombrable troupe de dieux qui l'ont escorté jusque-là.; comme nous verrons bientôt, leurs services lui deviennent désormais superflus. Puis, sans désemparer, il procède à la modification de son ajustement afin d'adapter son aspect extérieur à sa condition nouvelle. En trois temps et guère plus de mouvements il se dépouille de ses parures princières, se coupe les cheveux avec son épée et échange ses vêtements de soie contre les haillons d'un chasseur. Autant de gestes, autant de progrès dans la transformation du laïque en religieux : c'est dire que ces divers incidents ressortissent au prochain chapitre. Ce que nous devons en retenir pour l'instant, c'est, comme on le stipule expressément, que « tout cela fut vu de Tchandaka » : il importe en effet que, lors de son retour à Kapilavastou, celui-ci puisse témoigner auprès de Çouddhodana que le sacrifice du prince est entièrement consommé et qu'il n'y a aucun espoir de le revoir avant qu'il n'ait atteint le but de sa fuite. Les adieux sont des plus brefs. Tout encombré, outre son inséparable parasol, par les joyaux que lui a remis le prince, Tchandaka, tout à l'heure si loquace, ne se livre ni sur les bas-reliefs ni dans les textes à aucune démonstration. Quant au cheval, qui nous dira s'il illustre la stance vi, 53, du Bouddhatcharita ou si, au contraire, il l'a inspirée ? Toujours est-il qu'agenouillé sur ses pattes de devant « il lèche les pieds de son maître en versant des larmes brûlantes ».

Cependant à Kapilavastou l'alarme a déjà été donnée. A leur réveil ses femmes n'ont plus aperçu leur seigneur et maître, et quand elles l'ont eu vainement cherché dans ses trois palais, elles se sont mises dans leur affolement à pousser « des cris d'orfraie ». Un tel hourvari ne manque pas d'inquiéter Çouddhodana, et, à son habitude, le bon roi convoque les Çâkyas pour apprendre d'eux ce qu'il aurait pu deviner tout seul. C'est en vain que, toutes portes fermées, on explore la ville à la recherche du disparu. Alors le roi envoie dans toutes les directions des agents à cheval avec ordre de ne pas revenir sans ramener le prince. Ceux qui sortent par la même porte que celui-ci avait lui-même empruntée relèvent aussitôt sa piste, encore marquée par les fleurs célestes que les dieux ont fait pleuvoir sur son passage. Bientôt ils tombent sur le chasseur avec qui Siddhârtha a échangé ses vêtements. En bons policiers, ils le soupçonnent immédiatement d'avoir assassiné le prince pour le dépouiller et se saisissent de sa personne. Par bonne chance pour lui, Tchandaka survient à point pour le disculper. Il détourne également les poursuivants d'aller plus loin, car tout ce qu'ils pourraient faire ou dire serait inutile ; et tous s'en reviennent ensemble au palais royal où la plus grande confusion continue de régner. Il va de soi qu'à la vue des parures qui chargent les bras de l'écuyer les lamentations et les pleurs redoublent ; mais ici-bas personne, pas même le Bodhisattva, n'est indispensable à la vie des autres, et finalement aucun coeur humain ne se brise. Seul Kanthaka se refuse à sur-

~

a m

~

~~~