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0109 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 109 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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ENFANCE ET JEUNESSE   I07

vivre au départ de son maître ; mais ne vous attendrissez pas trop sur lui ; il était déjà vieux pour un cheval, et d'ailleurs il va renaître parmi les dieux. Le Mahâvastou consent que Siddhârtha ait chargé son écuyer d'un message pour son père, pour sa mère adoptive, pour le reste de la famille, « à la seule exception de sa femme ». Moins férocement misogyne, le Lalita-vistara admet que Tchandaka ait prodigué particulièrement ses consolations à l'épouse désolée, en lui promettant qu'elle reverrait un jour celui qui vient de la délaisser. Quant aux parures, aucun jeune Çâkya n'est naturellement de taille à les porter. Fort judicieusement la reine se dit que, tant qu'elle les aura devant les yeux, le chagrin ne la quittera pas, et elle les jette dans un étang. De son côté le roi reporte sur son petit-fils ses espoirs dynastiques. C'est ainsi que les douleurs de ce inonde s'apaisent avec le temps, et que, sous la poussière accumulée des jours, les vides de l'absence peu à peu se comblent.

EPILOGUE. - Avec le retour de Tchandaka se clôt la première et de beaucoup la plus importante partie du cycle de Kapilavastou. Il ne se rouvrira que sept ou huit ans plus tard, et pour un bref laps de temps, alors que le Bodhisattva, devenu dans l'intervalle Bouddha parfait, reparaîtra dans sa ville natale pour évangéliser les siens. Aussi Kapilavastou, le premier en date des quatre grands pèlerinages bouddiques, était-il celui qui offrait aux pèlerins la plus riche tournée de sites commémoratifs associés aux scènes de la vie dernière du Prédestiné. Le long chapitre que lui consacre Hivan-tsang n'en énumère pas moins d'une vingtaine. Ses cicérones montrent au pieux voyageur le lieu de tous les épisodes qui ont successivement défilé au cours des précédents chapitres ; et comme à propos de chacun d'eux il doit naturellement rappeler le commentaire explicatif qui lui en a été donné sur place, sa relation se trouve contenir, bien qu'en ordre dispersé, un résumé fort exact des traditions relatives aux vingt-neuf premières années de la vie de Çâkya-mouni. Si nous croyons devoir rappeler des faits aussi connus, c'est que nous désirons attirer de nouveau, et cette fois avec des exemples à l'appui, l'attention du lecteur sur une autre face de la question — face trop négligée jusqu'ici, bien qu'elle soit tout à fait symétrique à celle que nous venons d'envisager après tant d'autres. Il est très vrai

que, chemin faisant, Hivan-tsang paraît fréquemment rééditer, à propos du site de tel ou tel miracle, les textes mêmes dont nous

venons de nous servir pour esquisser d'après eux la biographie du prince Siddhârtha : mais ce que d'ordinaire l'on ne dit pas et qu'il est non moins vrai de dire, c'est qu'inversement ces textes, leurs prolixes amplifications mises à part, ne contiennent guère que l'écho de ce qui se contait oralement devant chacune des stations obligées du pèlerinage de Kapilavastou, ainsi d'ailleurs que des autres places saintes.

La première proposition étant universellement admise, il reste