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0129 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 129 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LA QUÊTE DE L'ILLUMINATION   I27

illustre des anciens rishis, à s'incliner devant le prestige du çramane de fraîche date ? Et, par la même occasion, quoi de plus indiqué que de mettre dans la bouche de ce dernier un réquisitoire en règle contre la vie des ermitages ? Fort bien ; mais en laissant ainsi percer son intention polémique, l'interpolateur achève de démontrer le caractère tardif autant que fictif de tout le chapitre. L'immédiate entrée en scène de Bimbisâra peut mieux se défendre. Assurément la tradition la plus ancienne en même temps que la plus vraisemblable rejetait la première rencontre entre le roi de Magadha et le Prédestiné après l'arrivée de ce dernier à l'Illumination ; mais puisque dès avant l'obtention de celle-ci l'ascète Gaoutama avait séjourné à Râdjagriha, comment admettre que sa présence fût passée inaperçue de la population, de la police royale et du monarque lui-même ? Au surplus la seconde entrevue s'expliquait encore mieux si elle avait un précédent. Aussi nos sources habituelles prêtent-elles toutes à Bimbisâra l'initiative de la visite de politesse à l'ascète inconnu : et nous avons une raison particulière, que l'on- saura bientôt, de ne pas nous montrer plus récalcitrants qu'elles.

Cette visite s'intercale assez adroitement, en guise d'intermédiaire entre les études faites par le Bodhisattva à Vaïçâlî sous Arâda et celles qu'il va entreprendre à Râdjagriha sous Roudraka. Arrivé près de la capitale du Magadha au cours de sa vie errante, le religieux s'installe pour la nuit, seul, à l'écart, sur le versant d'une des collines voisines de la cité. Heureux climat de Magadha qui permet en toute saison (sauf celle des pluies) de coucher à la belle étoile et laisse toujours aux arbres des feuilles pour former un abri contre le soleil ! Au matin Gaoutama se lève de sa dure couche, rajuste ses vêtements monastiques, prend en main son bol-à-aumônes et entre dans la ville pour sa tournée de quête par la porte dite des Eaux-chaudes : chaudes, ces sources le sont toujours. Bien entendu la beauté de sa personne, la majesté de sa démarche, le recueillement de son maintien émerveillent les habitants qui le prennent pour un dieu descendu sur la terre. Bientôt la cité entière est en rumeur : une- foule le suit dans la rue, des femmes se pressent à toutes les fenêtres, toutes les transactions sont suspendues dans le bâzâr. Le roi, dûment averti par un de ses agents, contemple et admire à son tour (l'un dit « du haut de sa terrasse », l'autre « par un oeil-de-boeuf » de son palais) le charmant moine en lequel s'est mué le prince charmant. Il le fait suivre quand, sa quête terminée, le beau mendiant regagne sa rustique retraite, et, sitôt informé de celle-ci, décide d'aller en personne lui rendre visite. Il se met donc en route dès l'aube du lendemain, d'abord en char, aussi loin que la route est carrossable, puis à pied sur les rocailles de la colline. Parvenu près de l'ascète, il lui témoigne le plus profond respect et, conquis par sa noble mine, lui offre de but en blanc la moitié de son trône. Il va de soi que le Bodhisattva se refuse à accepter de lui moins

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