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0182 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 182 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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Ibo   LE CYCLE DU MAGADHA ET DE BÉNARÈS

s'en trou.vait considérablement éclaircie. Il n'y avait plus désormais au monde qu'un seul détenteur de la vérité. Quant aux pen-

seurs qui restent, ou bien ils sont sur le chemin du vrai et, convertis, ils compteront parmi les grands disciples ; ou bien ils se dresseront en adversaires contre la Bonne-Loi, et alors ce seront des hérétiques et ils seront confondus.

Tout a été ainsi prévu et organisé d'avance : pourquoi faut-il que cette belle ordonnance nous jette dans une série de contradictions ? On veut que les dieux et nous ne sachions pas à quoi nous en tenir sur la catégorie où nous devrons finalement ranger notre Çâkya-mouni ; mais si cette irrévérencieuse incertitude avait pu naître dans les esprits, il y a longtemps qu'elle serait dissipée. Nul n'ignore déjà que notre Bouddha est tout ce qui se fait de mieux en ce genre. Les divinités qui ont annoncé son avènement et célébré son triomphe ne peuvent qu'en être persuadées ; et les plus incrédules d'entre nous en tombent d'autant plus aisément d'accord que, seul personnage historique, il est le modèle de tous ceux qu'à son image on rétrospecte dans le passé ou anticipe dans l'avenir. D'où peut venir dans nos textes cette insistance, presque sacrilège qui ira jusqu'à prêter à l'intéressé lui-même sinon des doutes, du moins des hésitations sur son propre cas ? -- Question de forme, direz-vous, et vous aurez raison ; car la forme ne régente pas les théologiens moins rigoureusement que les juristes. Enregistrons donc qu'un parfait Bouddha n'administre la preuve péremptoire de sa perfection que du jour où il commence à prêcher sa doctrine (en termes indiens, « à faire tourner la Roue de sa loi »). Avant de déterminer la qualité de Çâkya-mouni il nous faut l'attendre à cette épreuve décisive : tout ce que nous pourrons auparavant dire ou penser sur son compte n'est en droit que pure supposition. -- Nous le voulons bien ; mais qu'il nous soit permis d'avouer que ces raffinements de casuistique n'auraient pas l'ombre d'intérêt pour nous s'ils ne mettaient en valeur l'importance qu'avait prise aux yeux des bouddhistes le premier sermon prononcé par leur Maître : ils y voyaient le complément obligé de l'Illumination. Aussi le Lalitavistara, bien qu'il ne veuille être que l'épopée du Bodhisattva, ne se sent autorisé à s'arrêter qu'après avoir mené la biographie de son héros jusqu'à cette manifestation suprême. Après la Nativité, après l'Illumination, avant l'Ultime trépas, la Première prédication prend ainsi, par ordre chronologique, le troisième rang parmi les quatre « Grands miracles », et le lieu sur lequel elle a été prononcée reste le troisième des quatre grands pèlerinages. Cela lui vaut bien les honneurs d'un chapitre particulier.

LES LENDEMAINS DE L'ILLUMINATION. -- Mais, de grâce, lais-

sons d'abord un peu souffler le nouveau Bouddha. Voilà d'innombrables myriades de siècles qu'il est en route vers le but qu'il a enfin réussi à atteindre ; pendant six ans il vient encore de se livrer à des austérités inouïes, et quel suprême coup de collier ne