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0184 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 184 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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182   LE CYCLE DU MAGADHA ET DE BNARÉS

d'une « cella de pierres précieuses » que les dieux auraient édifiée à l'intention du Bouddha pour qu'il y passât la quatrième se-

maine. Au contraire, les commentaires tardifs et Hivan-tsang

en font grand état elle s'élevait au Nord-Ouest de l'arbre de la Bodhi, mais, hélas, nous dit le voyageur chinois, il y avait si long-

temps qu'elle avait été bâtie que les « sept joyaux » employés par

les dieux à sa construction s'étaient changés en vulgaires pierres de taille. Apparemment le lancement et la vogue de ce sanctuaire

étaient de date relativement récente et avaient servi à boucher un trou dans la liste septénaire ; pour tout le reste, nous sommes d'avance en droit de nous attendre à ce que FIivan-tsang nous répète à propos des incidents qui ont précédé, accompagné ou suivi l'Illumination à peu près ce que les textes nous ont déjà dit et vont encore nous dire, et cela pour la simple raison que ceux-ci ne nous disent rien d'autre que ce que celui-là a lui-même entendu sur les lieux.

De l'aveu général les premières semaines furent consacrées soit à des séances d'immobilité béate, soit à des promenades hygiéniques. Pour commencer le Bienheureux ne bouge pas de son siège : « De même que c'est la règle pour les rois de ne pas quitter de sept jours le lieu de leur sacre, de même les Bouddhas, quand eux aussi ils sont consacrés, pleins de recueillement, de sept jours ne décroisent pas leurs jambes ». En revanche le Maître aurait passé la deuxième semaine à faire les cent pas sur un promenoir qui continuait à s'offrir à la vénération des fidèles. Al. Cunningham en a exhumé les vestiges au Nord de l'arbre de la Bodhi sous la forme d'une petite chaussée de briques, haute et large d'environ un mètre et longue de seize. Le pas chinois étant double, Hivan-tsang nous explique que le Bienheureux ne pouvait faire que « dix » pas dans chaque sens ; et, sauf aux deux extrémités, chacune des places où s'étaient posés ses pieds sacrés était marquée d'une fleur de lotus, au nombre de dix-huit en tout. Il va de soi que l'auteur du Labita-vistara n'a pu se contenter d'un déambulatoire aussi restreint ; une fois en veine d'exagération, ce n'est pas •seulement à notre univers, c'est à l'ensemble des « trois grands chiliocosmes » qu'il étend d'emblée la première excursion du Maître, et il veut que la « courte déambulation » (laquelle remplit selon lui la quatrième semaine) le fasse encore aller et venir « de l'Océan de l'Est à celui de l'Ouest », c'est-à-dire du golfe du Bengale à la mer d'Oman. L'accord entre les textes et les monuments se refait à propos du sanctuaire dit du « Regard sans clin d'oeil » : c'est de là que le nouveau Bouddha aurait, sept jours durant, contemplé fixement, sans jamais cligner des yeux, l'arbre de sa Bodhi ; et, tout comme au cours de' la première semaine, il ne cessait de se répéter : « C'est ici que je me suis illuminé de la suprême, parfaite et complète Illumination ; c'est ici que j'ai mis un terme à l'immémoriale douleur de la naissance, de la vieillesse et de la mort. »