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0204 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 204 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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202   LE CYCLE DU MAGADHA ET DE BÉNAR ÈS

l'extinction de cette soif par le total anéantissement du désir, son bannissement, son rejet, la rupture de ses liens, sa suppression. »

Les deux premières Vérités nous ont retracé le tableau de l'existence humaine, constamment perturbée et endolorie, harcelée qu'elle est sans repos par l'aiguillon de l'insatiable désir ; mais, comme il est écrit, il n'existe rien qui ne suppose l'existence de son contraire. De même qu'en contrepartie à l'état de maladie il y a celui de bonne santé, de même en antithèse à la peine, à l'inquiétude, à l'agitation de la condition humaine il y a un état de calme, de quiétude, de paix parfaite qu'on appelle le Nirvâna. Ne parlons, pas à ce propos de plaisir ou de joie, de bonheur ou de béatitude : ce serait retomber dans le domaine et sous la domination des passions dont il importe au contraire de nous libérer totalement. L'obtention de cette suprême ataraxie est possible, sinon facile : la complète extinction du désir, en nous détachant des choses de ce monde, nous débarrassera ipso facto de l'humaine misère. Que souhaiter de plus ? Que demande l'homme qui succombe sous son fardeau, sinon d'en être déchargé une fois pour toutes ? Et ne devrait-il pas suffire à celui qui souffre qu'on lui apporte le soulagement de sa souffrance ? Nous y venons.

IV. « Voici la noble vérité sur le chemin qui mène à l'abolition de la douleur : c'est l'octuple noble chemin, à savoir : doctrine correcte, résolution correcte, parole correcte, action correcte, moyens d'existence corrects, effort correct, attention correcte, recueillement correct. »

Après' le mal, le diagnostic de son origine et le pronostic de son antidote vient la prescription du remède ; et celui-ci, à .la portée de tous les gens de bien, n'apporte de nouveauté pour personne, sauf peut-être en sa fin. Le commentaire qu'on nous en donne achève de démontrer que les règles de la morale sont partout les mêmes.. La doctrine correcte (i), autrement dite droite, juste et vraie, est naturellement l'orthodoxie bouddhique par opposition aux « vues » fausses des sectes hétérodoxes. La bonne résolution (z) est la ferme intention, la volonté réfléchie d'entrer dans la voie du détachement, de la bienveillance et de la miséricorde, en un mot de ne plus pécher « en pensée ». La voix (3) et l'activité (4.) correctes suppriment de même toute occasion de pécher soit « en parole » (par mensonge, médisance, rudesse ou frivole bavardage), soit « en action » (par cruauté, vol ou luxure). Parmi les divers moyens d'existence (5) ou gagne-pain possibles, il convient évidemment d'écarter les métiers cruels, tels que ceux de boucher ou de chasseur, à cause du mauvais karma qu'inévitablement ils engendrent. L'effort ou application (6), contraire de l'indolence paresseuse qui s'abandonne aux mauvais penchants, est l'énergie virile avec laquelle il faut étouffer toute tendance coupable, née ou à naître, et au contraire susciter ou renforcer celles qui sont salutaires. La smriti (7), littéralement la « mémoire », n'est pas seulement la faculté de se représenter à volonté choses ou concepts ; c'est aussi la constante présence d'esprit, la possession de soi-même, la vigilance jamais en défaut avec laquelle on doit surveiller ses gestes, ses sentiments et ses pensées. Enfin par le samddhi (8) ou « recueillement » il est fait appel aux méditations de plus en plus extatiques, familières à tous les yogui indiens, mais qui sortent du cercle ordinaire de nos exercices de piété.

Telles sont les « Quatre nobles vérités » ou, comme on pourrait aussi traduire, les Quatre vérités des (âmes) nobles, les Quatre axiomes des Purs, les Quatre dogmes des Saints. Telles quelles, elles resteront le morceau capital du catéchisme bouddhique. Bien qu'aucun texte ancien ne le stipule expressément, il saute