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0209 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 209 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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dih ha

LA PREMIÈRE PIdDICATION   207

qui, remarquez-le, tourne perpétuellement à l'arrière-plan de ces vues — se détacheront spontanément de sa transitoire personne. Les « attachements » qui sont la cause de la renaissance et de la remort (car la vie ne dure qu'en vertu du désir de vivre) perdront soudain toute leur force adhésive, ainsi que l'eau roule sans la mouiller sur la feuille lisse du lotus ; et alors se dessinera enfin pour lui la possibilité de couper radicalement court au flux des dharma en accédant à celui d'entre eux qui seul est noncoefficié, inconditionné, impassible, immuable, à savoir le Nirvâna. Tout cela se tient de façon fort cohérente : aussi à mesure que les tendances spéculatives prendront le pas dans les écoles sur les préoccupations moralisantes, c'est le résumé de cette théorie qui paraîtra concentrer le mieux l'essence même de la Bonne-Loi et finira par s'inscrire couramment sur les objets de piété :

Les dharma naissent tous d'une cause ; De tous le Prédestiné a dit la cause ; Il en a dit aussi l'abolition :

Telle est la doctrine du grand çramane.

Ainsi s'énonce ce qu'on pourrait appeler la cinquième grande vérité, celle de la « vacuité » universelle. Nous verrons bientôt (p.225) l'effet fulgurant que peut produire sur des âmes déjà rompues aux méditations philosophiques le simple énoncé de cette stance : ce qu'il nous faut retenir pour l'instant, c'est que ce nouveau credo ne dérive pas moins directement que l'autre de la Formule des douze Occasions coordonnées. Celle-ci offre en effet deux aspects bien distincts selon qu'on y cherche un soulagement au mal de l'existence ou qu'au contraire on n'y considère que le jeu causal des dépendances réciproques. Ainsi les besoins logiques de l'intellect n'y trouvent pas moins leur compte que les aspirations sentimentales du cœur. Aux disciples de concevoir grâce à elle le principe qui commande l'évolution de tous les phénomènes et d'apercevoir du même coup à travers le caractère périssable du moi comme du monde l'unique chance de se soustraire à ce mécanisme douloureux. C'est pour les y aider que le Maître a dans sa prédication inlassablement repris et commenté la Formule initiale en partant tour à tour de l'un ou de l'autre de ces points de vue : tandis que les quatre propositions de son sermon inaugural en exposent l'application pratique, la stance qui proclame l'universelle contingence des causes et des effets en résume brièvement l'esprit. L'un en représente la face morale, l'autre la face métaphysique ; mais cette dernière est encore lettre à. peu près close pour la Bande bénie des cinq premiers néophytes. C'est h peine si la première des Quatre nobles vérités fait en passant allusion (p. 2o1) au caractère composite des cinq « agrégats » hétérogènes dont l'éphémère assemblage donne épisodiquement naissance à ce que chacun prend pour sa personnalité : un second sermon va bientôt achever de dissiper cette er-