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0214 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 214 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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2I2   LE CYCLE DU MAGADHA ET DE BÉNARÉS

pilateurs tardifs qui, tant à Ceylan ou en Birmanie qu'au Tibet, ont tenté de reconstruire la chronologie, à jamais émiettée, des actes du Bouddha entre le troisième et le quatrième Grand miracle. C'est seulement quand nous aborderons ses derniers jours que les souvenirs traditionnels s'organiseront à nouveau et se souderont entre eux pour former une narration continue. Toute-. fois nous aurions tort de jeter trop vite le manche après la cognée, car il nous reste cette chance que les sources anciennes ne nous abandonnent pas toutes en même temps. Le Mahâvagga nous conte en grand détail les retentissantes conversions obtenues au pays de Magadha par le Maître dans la primeur de sa suprême Clairvoyance. Le Mahâvastou. et l'Abhinishkramana-soutra font de même et, poussant encore plus loin, nous renseignent sur la première visite, fertile en incidents, que le « Bouddha parfaitement accompli » fit à sa ville natale. Enfin la Nidâna-kathâ ne nous abandonne qu'après nous avoir menés avec lui jusqu'à l'offrande et l'acceptation du Djêtavana. De toute évidence, de même que l'histoire de la dernière année de sa vie, celle des débuts de son apostolat était restée particulièrement présente à la mémoire de sa Communauté. Il serait contraire à toute bonne méthode de ne pas recueillir précieusement ces quelques souvenirs, quitte à faire comme d'habitude la part des exagérations et des déformations inévitables.

Qu'on ne s'étonne pas de la complaisance avec laquelle les trois premiers de ces textes, qui font profession d'appartenir à la section des Écritures relative à la discipline monastique, s'étendent sur ces détails biographiques ; il s'agissait pour eux de faire remonter jusqu'au Bouddha l'institution des règles qui présidaient et président encore à l'entrée dans la Communauté bouddhique. Nous avons déjà vu que, du fait seul de son Illumination, le Bienheureux s'était automatiquement trouvé ordonné moine ; et il le fallait bien pour qu'il eût juridiquement le droit d'en ordonner d'autres à son tour. Il va également de soi que les premières ordinations, opérées par le Maître en personne, ne pouvaient que revêtir au cours des temps un caractère merveilleux. Il aurait suffi qu'il étendît la main et laissât tomber de sa bouche la formule traditionnelle : « Viens, ô moine mendiant, et pratique la vie religieuse pour mettre un terme à la douleur » : instantanément sur la personne des néophytes, qu'ils fussent un ou mille, qu'ils fussent clercs ou laïques, toutes les marques extérieures de leur condition première disparaissaient, et ils se trouvaient revêtus du costume monastique, la tête rasée et un vase à aumônes à la main, « en tout pareils dans leur comportement à des moines qui auraient été ordonnés depuis cent ans ». Plus tard, quand le nombre des conversions devint trop considérable et que le champ de la propagande s'étendit à toute l'Inde centrale, le Bouddha fut bien obligé de transférer aux membres de sa Communauté le droit -et le soin de recruter eux-mêmes leurs