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0223 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 223 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LES PREMIÈRES CONVERSIONS   221

de gens sédentaires non seulement à leurs idées fausses et à leurs rites futiles, mais encore à leur résidence, à leurs troupeaux, leurs provisions pour en faire des religieux errants et mendiants : il faut à présent nourrir cette horde famélique, et ni le village d'Ouroubilvfi, ni les hameaux voisins, ni même la ville de Gaya n'y peuvent longtemps suffire. Aussi la tradition sait-elle que le Bienheureux se hâta d'emmener sa bande de nouveaux disciples à la capitale du Magadha, seule assez riche pour pourvoir sans difficulté à leur nourriture quotidienne. Bien entendu on nous donne pour ce déplacement d'autres raisons, et de plus édifiantes. Il est nécessaire de démontrer de visu aux habitants de Râdjagriha, du vieux Kâçyapa et du jeune ÇAkya-mouni, lequel reconnaît la supériorité de l'autre ; et 'ré Bouddha prend soin qu'aucun doute ne puisse subsister sur ce point. Surtout il convient que le nouveau Bouddha tienne la promesse qu'il est censé avoir faite sept ans plus tôt au roi Bimbisâra. Peu importe que cette première entrevue nous ait paru (p. 127) n'être qu'un doublet rétrospectif de celle à laquelle on nous convie à présent : c'est déjà beaucoup de reconnaître que celle-ci est au fond vraisemblable et d'ailleurs confirmée par la suite des événements.

Le roi Bimbisdra. — On ne nous demande plus en effet de croire que le prestige personnel d'un jeune çramane inconnu, simple étudiant en quête d'un maître, ait suffi à révolutionner le bâzâr, à alerter la police et à déranger jusqu'au roi. Çâkya-mouni fait désormais figure de chef de secte ; il traîne à sa suite des centaines de disciples, et les hommages publics que lui rend docilement le vieux Kâçyapa achèvent de le porter au pinacle dans la dévotion 'populaire. Tout cela vaut bien des honneurs spéciaux ; on peut seulement s'attendre à ce que les hagiographes, désireux de se montrer à la hauteur de ces circonstances nouvelles, les aient magnifiés à plaisir. Fidèles observateurs de la règle ascétique, le Bouddha et son cortège se sont arrêtés en dehors de l'enceinte de Râdjagriha, dans le parc royal du « Bois-des-Perches ». Le Mahdvastou veut que tous les habitants de la ville, monarque en tête, se soient portés en grande pompe à sa rencontre. Il nous donne même à cette occasion une énumération, fort intéres-

sante pour l'historien de la civilisation, de toutes les catégories sociales et de tous les corps de métier que comportait la population

d'une capitale indienne, il y a deux mille ans et plus. Bien entendu

une conversion générale couronne cette démarche inusitée et visiblement imaginée après coup. Le Mahdvagga débute de façon

beaucoup plus simple. La visite royale se déroule selon le pro-

tocole habituel et s'achève, comme de coutume, sur une invitation à dîner au palais pour le lendemain. C'est à. l'occasion de

cette entrée à Râdjagriha que le texte pâli organise à son tour une procession triomphale, et ne craint même pas de la faire précéder, en guise de tambourinaire, par Çakra, l'Indra des dieux ; celui-ci serait descendu tout exprès de son ciel sous la forme d'un