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0225 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 225 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LES PREMIÈRES CONVERSIONS   223

improvisée ; et c'est celle-ci qui aurait miraculeusement pris racine, et qui, en sa qualité de plante traçante et drageonnante, aurait fini par couvrir de ses rejetons colline et vallée et par donner naissance au « Bois-des-Perches » ou « de la Perche ». L'invention est joliment concertée : mais le guide trop bien informé et son trop crédule auditeur n'avaient oublié qu'un point : c'est qu'au témoignage formel des Écritures, le Yashti-vana existait déjà bien avant la venue du Bienheureux au Magadha.

Les deux grands disciples. — De l'aveu commun, le fait capital qui signale le premier séjour du Bouddha parfaitement accompli à Râdjagriha fut l'acquisition des deux grands disciples, Çâripoutra et Maoudgalyâyana. Les textes ne tarissent pas sur ces deux éminents personnages qui devaient devenir entre tous les membres de la Communauté, l'un « le premier de ceux qui ont une intelligence pénétrante » et l'autre, à un degré légèrement

kr   inférieur, « le premier de ceux qui possèdent des pouvoirs ma-

il   gigues ». Oupatishya, dit Çâripoutra du nom de sa mère, et

et   Kolita, dit Maoudgalyâyana du nom de son clan, étaient orie-

nt   paires de villages assez voisins de la capitale. Issus de bonnes et

riches familles brahmaniques, amis d'enfance et tous deux très bien doués, ils avaient fait ensemble de brillantes études et « tels des rois sans couronne » semblaient promis à un brillant avenir mondain. Mais un jour qu'ils s'étaient rendus à une grande as-

e•      semblée — moitié pèlerinage et moitié foire, comme nos pardons
de Bretagne — Çâripoutra est tout à coup frappé par la pensée

ü      que de toute cette multitude en fête il ne resterait plus personne
en vie dans cent ans. L'inconscience avec laquelle tous ces gens promis à la mort se livrent aux plaisirs de la vie le confond autant qu'elle l'afflige. Il n'a aucune - peine à faire partager à son ami Maoudgalyâyana son sentiment profond de la vanité de ce monde ;

et, faute de trouver mieux, tous deux entrent en religion sous la

direction d'un des six chefs de secte hétérodoxes du nom de

s      Sânjayin, fils de Vairatî. Mais comme son scepticisme amoral ne
les satisfaisait pas, ils prennent le parti de se mettre, chacun de leur côté, à la recherche d'un meilleur directeur de conscience, non sans s'être réciproquement juré que le premier qui l'aurait découvert se hâterait d'en informer l'autre. Leur bonne étoile, comme nous dirions — leurs mérites passés, comme disent les Indiens — ne devaient pas tarder à leur faire rencontrer dans le Bouddha le seul maître qui fût digne. d'eux. Mais mieux vaut passer la parole à la tradition, et mieux encore mettre synoptique-ment sous les yeux du lecteur les deux versions anciennes qui nous ont été transmises, l'une en pâli, l'autre en prâkrit : leurs divergences de détail ne feront que mieux ressortir leur concordance foncière, indice -d'authenticité. A la vérité le nom d'uit des personnages, lequel est un rouage essentiel de l'histoire, est de part et d'autre différent. C'est le neveu qu'il a inventé aux Kâçyapas que le Mahâvastou fait aborder incontinent par Çâri-