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0233 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 233 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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LES PREMIÈRES CONVERSIONS   23 I

martyrs ? — Réponse : Les saints, ce sont les saints, et les martyrs sont ceux qui ont à vivre avec les saints. »

LES CONVERSIONS DE KAPILAVASTOU. — Tâchons une fois de plus de restituer la forme la plus ancienne de la légende que nous puissions atteindre, en la dégageant des ornements postiches qui s'y sont tardivement surajoutés ; c'est là tout ce à quoi nos documents nous permettent, ici encore, de prétendre. Or donc le Bienheureux, dans la plénitude de sa perfection, résidait à Râdjagriha dans le Parc-des-Bambous. La renommée ne peut manquer de l'apprendre à ses compatriotes, les Çâkyas, ni d'éveiller chez eux le ,désir de recevoir à leur tour sa visite. Comme de coutume, ils vont donc trouver Çouddhodana, et le bon roi, toujours docile à leurs requêtes, décide d'envoyer à son fils une pressante invitation. Qui charger de ce message ? Oudâyin, le fils du chapelain royal, en sa qualité d'ami d'enfance du Maître, est tout indiqué, et de fait c'est à lui que toutes les versions s'accordent à donner en cette affaire le principal rôle. Mais peut-on oublier le fidèle écuyer Tchandaka, compagnon de toutes les promenades et de la fuite même du Bodhisattva ? Certains l'associent donc aux premières démarches d'Oudâyin. Ils ne sont pas plus tôt arrivés tous deux auprès du Bouddha que celui-ci les convie à entrer en religion. Ni l'un ni l'autre n'en a la moindre envie ; mais les instructions qu'ils ont reçues de se conformer en tout aux désirs de l'ex-prince, et aussi la croyance que cela ne les engage à rien pour l'instant, les déterminent à y consentir ; car ils n'aperçoivent autour d'eux ni barbier prêt à leur raser la tête ni vêtements monastiques préparés à leur intention. Ils ont compté sans le pouvoir magique du Bienheureux qui, rien qu'en prononçant les cinq mots de l'habituelle formule, les transforme sur-le-champ en moines régulièrement équipés. Plus tard on a trouvé plaisant de faire dépêcher successivement par le roi à son fils neuf de ses ministres, et toujours sans résultat : aussitôt arrivés en présence du Bienheureux, ils se convertissent, eux et leur cortège, et du même coup oublient tout du monde, y compris la mission dont ils sont chargés. Seul Oudâyin en garde présent le souvenir et ne cache pas à celui « avec qui il a joué dans le sable » qu'il est venu le trouver dans le dessein de le ramener à Kapilavastou. Encore faut-il que le Bouddha y consente. Une intervention divine — celle de Çâkyas à qui leurs mérites ont valu de renaître au ciel — n'a pas paru de trop pour l'y décider. C'est ainsi qu'au bout de sept ans, il tourne pour la première fois sa pensée et même son visage dans la direction de sa ville natale. Oudâyin, perspicace, ne laisse pas échapper l'occasion et presse le Maître de profiter de la saison d'automne, la plus favorable au voyage, alors qu'il ne fait plus trop chaud et qu'il ne fait pas encore froid. Finalement le Bouddha se met en route pour couvrir en soixante jours les soixante étapes qui séparent la capitale du Magadha de Kapilavastou.