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0249 La Vie du Bouddha : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / Page 249 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000286
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L'OFFICE DE BOUDDHA   247

modification. Çâkya-mouni acceptait personnellement et autorisait par suite ses « mendiants » à accepter des invitations à dîner dans la maison des fidèles laïques de toute condition. Ce jour-là la nécessité de la quête était supprimée et le premier entretien avec ses disciples remplacé par une homélie adressée à ses hôtes. En définitive sa vie quotidienne se trouvait ainsi répartie entre une méditation suivie d'un tour d'horizon ; une tournée de mendicité ou, exceptionnellement, un repas en ville ; une ou deux conférences privées avec ses disciples, et une prédication publique. Du même coup le plan de notre exposé est d'avance tout tracé. Remarquons toutefois, que ce cadre ne s'applique exactement qu'aux périodes sédentaires dans les parcs voisins des grandes cités ; en temps de voyage, c'est-à-dire pendant une bonne partie de l'année, il fallait evcore compter, aussitôt après la quête du matin, avec le temps nécessaire pour couvrir l'étape du jour, et ensuite avec les hasards des gîtes de fortune.

LA QUÊTE-DE-NOURRITURE.   Comment le Bouddha s'acquit-
tait-il de sa tournée d'aumônes ? Les règles de sa communauté suffisent à nous l'apprendre, car elles se bornent à codifier la façon d'agir du Maître, modèle inimitable et en tout imité. Aussi bien ne faisait-il lui-même que suivre à la perfection une coutume immémoriale et déjà pratiquée par lui au cours de ses vies antérieures. Il ne jugeait pas suffisant d'être correctement vêtu, digne dans son maintien et recueilli dans sa pensée, tel enfin qu'on nous a déjà décrit tel de ses moines. Comme lui, le vrai religieux devait encore se garder d'aller droit à l'habitation de quelque riche fidèle laïque, 'où il était d'avance certain de recevoir une large offrande de savoureux aliments. Il lui fallait commencer par le bout de la rue ou du bâzâr, et aller ensuite de porte en porte ou de boutique en boutique, sans en omettre aucune : car c'eût été priver l'occupant de sa chance d'obtenir des mérites en lui faisant la charité. Il devait toutefois s'entendre avec ses confrères pour ne pas ruiner les familles par un trop grand nombre de demandes trop souvent répétées et recueillir ses aumônes comme l'abeille fait son miel, sans froisser la fleur. Par ailleurs il lui était interdit de remercier aussi bien que de quémander ; il devait se tenir immobile, silencieux et les yeux baissés, et attendre, comme on dit, « le temps moral » ; puis, s'il devenait clair qu'on n'avait pas l'intention de lui rien donner, continuer sa route sans un mot de récrimination ni un regard de reproche. Encore moins lui était-il permis, s'il possédait les pouvoirs magiques, de céder à la tentation de les manifester en vue de se procurer quelque présent exceptionnel. Enfin il devait savoir se contenter de ce qui lui était spontanément offert ; et, en revanche, il ne pouvait refuser aucun don que ce fût, venant d'un coeur sincère. De ceci encore le Bienheureux avait donné l'exemple. Un matin qu'il quêtait dans la grand-rue de Râdjagriha, un enfant qui jouait, comme ont partout et de tout temps joué les enfants, à faire des