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La Vie du Bouddha : vol.1 |
252 LES CYCLES MINEURS
pas capable d'apercevoir ce qu'il y a au fond de son bol. Désire-t-on une contre-épreuve démontrant qu'au contraire la parole
du Bouddha ne peut être que véridique ? Toujours à Râdjagriha le Prédestiné a prédit à un donateur occasionnel, adepte des Ascètes nus et dont la femme était grosse, qu'il aurait un fils. Il s'agit pour les hétérodoxes de démentir à tout prix la prophétie
de leur rival ; et ils ont assez d'empire sur l'esprit de leur imbécile i
de zélateur pour obtenir de lui qu'à force de manoeuvres abortives I
il fasse mourir son épouse avant terme. Le cadavre est porté au 1
lieu de crémation et déjà ils triomphent quand, pour leur confu- j
sion, un beau petit garçon sort indemne du bûcher de la mère. s
LES Vrsr rEs. — Ces anecdotes, choisies entre bien d'autres, j
ont cet intérêt immédiat de nous apprendre quel était le reproche
essentiel, et souvent trop fondé, que se renvoyaient l'une à l'autre p
les différentes sectes. En somme elles s'accusaient réciproque- a
ment d'escroquerie à la dévotion : car c'est en s'attribuant faussement la possession des pouvoirs magiques, à commencer par
l'omniscience, qu'elles maintenaient leur emprise sur les popu- a
lations. Du même coup nous comprenons mieux quelles sortes a
de pièges le Bouddha était journellement exposé à se voir tendre
par ses irréconciliables adversaires. Comme l'audience des fins a
d'après-midi était ouverte à qui voulait, rien ne le défendait
di
contre des machinations qui toutes tendaient à le déconsidérer
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aux yeux du vulgaire, et l'occasion était belle de lui poser publiquement des questions captieuses, voire même de lancer contre lui de calomnieuses accusations. De celles-ci il sera bientôt ques-
tion ; pour l'instant il suffit de donner de celles-là un exemple
typique et dont la pointe ne nous échappe plus. Un jour un sophiste hétérodoxe vient se camper devant le Maître assis au milieu
du cercle de ses auditeurs, en tenant dans l'une de ses mains un d
moineau (l'espèce en est répandue dans tout l'Ancien monde) ;
et il le défie de lui dire si l'objet qu'il tient est mort ou vivant. il
Quelle que fût sa réponse, il se proposait de le démentir au su ii
et au vu de tous soit en étouffant l'oiselet, soit en le laissant s'en- itI
voler. A ce jeu de devinette, s'il avait eu l'imprudence de s'y ka
prêter, le Bouddha ne pouvait que perdre la face.
Dès lors en comprend mieux pourquoi le Maître, avant d'en- iii
gager une controverse, s'informe auprès de son interlocuteur si illi
ce dernier se propose de discuter de bonne foi et de maintenir 14
le débat sur le plan désintéressé des idées pures. Tel était, hâtons-nous de le dire, l'habituelle disposition d'esprit de ses contradic-
teurs brahmaniques. Du point de vue doctrinal, ils étaient les ih
plus éloignés de lui ; mais ou bien, restés dans le monde, ils
exerçaient comme aujourd'hui toutes sortes de professions ; ou ;11
bien, voués à la vie religieuse, tantôt ils recevaient des rois quelque
apanage, tantôt ils pourvoyaient eux-mêmes dans leurs ermitages 41
au plus clair de leurs besoins matériels : et ainsi ils n'avaient 44
pour la plupart aucune raison d'user des mêmes procédés de con- §j
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